C'est l'une des premières fois que les parents des victimes de Millas (Pyrénées-Orientales) prennent la parole, et c'est pour dénoncer. Dénoncer le manque de soutien, d'accompagnement des autorités, notamment le soir de l'accident. "À l'hôpital, nous sommes arrivés, et on a été parqués. Je dis parqués parce qu'il n'y a pas d'autre mot. On n'arrêtait pas de nous convoquer dans le petit bureau de l'entrée pour nous demander comment étaient les enfants, pour les reconnaitre", relate Suzanne Fabresse, grand-mère d’une victime. Des heures interminables d'incertitude.Froideur et maladressesUne à une, les familles des blessés sont appelées. Celles qui restent apprennent la cruelle vérité. "L'annonce a été brutale, sans compassion. On sort de la salle effondrés. Pas de soutien psychologique, personne ne nous suit [...] C'est inhumain, c'est inadmissible", témoigne Marjorie, mère du défunt Loïc. Et les jours suivants, les maladresses se succèdent. L'État a mandaté une association d'aide aux victimes, qui depuis le début, a suivi les familles.