"Il était intolérable de laisser ce nom-là" : Courbevoie vote à l'unanimité la décision de débaptiser le parvis de l'abbé Pierre
Cinq minutes. C'est le temps qu'il a fallu aux élus de Courbevoie pour voter le changement de nom du parvis de l'abbé Pierre, le religieux étant désormais décrit, 17 ans après sa mort, comme un prédateur sexuel. Depuis juillet, l’ancienne personnalité préférée des Français est visée par des accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000.
La décision de débaptiser le parvis était nécessaire face à ces accusations, estime le maire LR de la ville Jacques Kossowski. "Quand j’ai entendu ça, j’ai pensé aux femmes qui ont été agressées, explique-t-il. Ce qu’il a fait a quand même beaucoup aidé. Mais il était intolérable que je laisse ce nom-là".
Pour faire perdurer la cause du sans-abrisme, la plaque au nom de l'abbé Pierre sera transformée pour rappeler l'appel du 1er février 1954 qui a été écrit à Courbevoie. "On ne peut pas laisser sur l’espace public le visage et le nom d’une personne quand il y a des faits tellement graves, commente une conseillère municipale. Mais l’abbé Pierre est un marqueur social. Il faut rendre hommage à tout ce qu’il a fait, à sa fondation d’Emmaüs, tous ces compagnons qui œuvrent au quotidien pour les plus fragiles".
D’autant plus que le combat est toujours d'actualité. "Je pense qu’aujourd’hui on ne parle pas assez de pauvreté, déplore l’élue. Aujourd’hui, les gens se cachent, ont honte, vont au centre communal d’action sociale. C’est important de parler de ces sans-abris".
Le parvis va désormais porter le nom de l'abbé Pierre Hébert, le premier curé de Courbevoie, guillotiné en 1794. Plusieurs villes ont déjà entamé des démarches pour faire disparaître l'image de l'abbé Pierre, comme débaptiser des lieux publics voir déboulonner des statues.
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