L'abbé Pierre a affirmé avoir été victime d'agression sexuelle dans son enfance, dans un courrier révélé par "Le Monde"

Dans une lettre écrite en 1932, l'abbé Pierre déclare qu'il avait 7 ans au moment de ces agressions qui l'ont conduit à fuir le collège pour retourner chez lui.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'abbé Pierre participe à l'émission de télévision "La Marche du siècle", sur la chaîne Antenne 2, le 19 décembre 1988. (GEORGES BENDRIHEM / AFP)

L'abbé Pierre a été victime d'agression sexuelle dans son enfance, selon une lettre citée vendredi 13 décembre par Le Monde, rédigée par le prêtre accusé aujourd'hui de violences sexuelles. Le religieux, Henri Grouès, raconte à mots couverts dans cette lettre avoir été agressé sexuellement lorsqu'il était pensionnaire au collège Notre-Dame des Minimes, à Lyon. "Des grands vicieux m'entreprennent. Je deviens durant deux mois, sous la menace d'un pistolet, leur jeu", a-t-il écrit en 1932 dans une lettre citée par Le Monde.

Ce passage fait partie d'un courrier de "près de 17 pages" qu'il rédige après être entré chez les capucins, "depuis sa cellule monastique de Saint-Etienne". Il s'adresse "à son maître des novices, Louis-Antoine de Clermont-Ferrand". Il dit avoir 7 ans au moment de ces agressions, qui l'ont conduit à fuir le collège pour retourner chez lui, où il reste trois mois, malade. "Quand, après, je remonte aux Minimes, les grands m'ont oublié", précise-t-il. Ses agresseurs, surpris avec une autre victime, sont "renvoyés à grand scandale".

Figure iconique en France et fondateur d'Emmaüs, l'abbé Pierre est, depuis le mois de juillet, visé par une série de témoignages de femmes sur des violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000. Dans la foulée de ces révélations, une commission d'experts indépendants a été chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements lui ayant permis de "ne pas être inquiété" pour ses agissements, tandis que l'Eglise a ouvert ses archives le concernant.

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