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A la veille du verdict, Fourniret joue les poètes

Ultime provocation : au terme de deux mois de procès où il a avoué sept meurtres de jeunes filles, Michel Fourniret a lu en guise de dernière déclaration, des vers composés de sa main brocardant l'avocat général ainsi que son épouse et co-accusée Monique Olivier.
Article rédigé par franceinfo
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Michel Fourniret ne fera pas appel du verdict, quelle que soit la peine prononcée. C'est son avocat qui l'a précisé avant que la cour et le jury ne se retirent pour délibérer dans une caserne de CRS, où ils resteront coupés du monde jusqu'au verdict.

Auparavant, le tueur en série présumé avait utilisé son droit à s'exprimer pour lire un texte distribuant bons et mauvais points aux protagonistes du procès. Retournant des feuilles manuscrites, l'accusé a déclamé des vers louangeurs pour les parties civiles, puis a apostrophé l'avocat général : "Il n'en fut point de même sur les bancs du parquet, et ce fut sans surprise de la part d'un roquet". Jeudi dernier Francis Nachbar, l'avocat général, avait qualifié Fourniret de "clown", de "monstre nécrophile" et avait demandé contre lui la réclusion à perpétuité sans possibilité d'aménagement de peine.

Puis l'accusé s'est tourné vers son épouse, jugée comme complice pour quatre meurtres et co-action dans un cinquième, et a lu les vers suivants : "Parfois le fond du box sent ce que sent la caque, les puanteurs d'autrui, au fond piètre cloaque". Changeant de style, revenant à la prose pour prendre sa propre défense et se présenter favorablement, l'Ardennais est revenu sur l'expression "petit Fourniret" utilisée par Me Nachbar : "Aucun texte à ma connaissance n'interdit à un petit Fourniret d'avoir de-ci de-là un coeur de grand bonhomme". Il a ensuite de nouveau qualifié l'avocat général de "SSP" pour "simplet sur pattes", allusion à l'expression "MSP, membrane sur pattes" qu'il employait du temps de ses crimes pour ses victimes vierges.

Avant l'accusé, son avocat Pierre Blocquaux, commis d'office, a plaidé brièvement pour prendre le contre-pied de l'avocat général, qui avait dénié toute humanité aux accusés. "Quoiqu'il ait fait, c'est un homme que l'on juge. Que ça plaise ou non, c'est une évidence, Michel Fourniret fait partie de notre humanité, hélas il fait partie de notre humaine condition", a déclaré l'avocat. Puis le défenseur, se sentant lui aussi une âme de poète, a conclu sur ces quelques vers de Baudelaire, dédiés aux victimes : "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le soir, il descend, le voici".

Le verdict est attendu dans la journée.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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