35 heures de travaux d'intérêt général pour avoir insulté Sarkozy
“C'est une très bonne décision que mon client accepte complètement”. 35 heures de travaux d'intérêt général, au lieu des 210 heures réclamées par le procureur ; la peine satisfait tout le monde... Sauf l'avocat des policiers, partie civile : “je crains un petit peu que cela ne soit pas perçu par l'intéressé comme un avertissement”. La présidence de la République ne s'était pas portée partie civile.
“C'est vraiment inadmissible”, a renchéri Sébastien Bailly, représentant du
syndicat de police Alliance 93. “Cela ne donne vraiment pas envie aux collègues
de s'investir”.
Lors des débats, devant le tribunal de grande instance de Bobigny, qui jugeait en comparution immédiate, l'avocate de la défense a tout de même eu un peu de mal à convaincre. Son client, disait-elle, avait “donné son opinion sur la vie politique à M. Sarkozy”.
_ Une opinion assez peu argumentée, il faut le reconnaître. Si l'on en croit les policiers, en voyant le président de la République à Saint-Denis mercredi soir (voir notre article précédent), le jeune homme avai déclaré : “Va te faire enculer connard, ici t’es chez moi !” La politique semble en effet assez loin... Il l'a reconnu à l'audience.
L'avocate a préféré insister sur les conditions d'une interpellation musclée. Le jeune homme qui s'est présenté aujourd'hui avait le visage très marqué. Le médecin qui l'a examiné lui a prescrit neuf jours d'incapacité totale de travail. “Il n'y avait pas lieu à menottage, à plaquer au sol la personne”, avait-elle attaqué.
UN JOURNALISTE GIFLE
Quoi qu'il en soit, cette soirée de Nicolas Sarkozy en banlieue restera dans les mémoires. Parce qu'un journaliste a été témoin de cette interpellation musclée... et qu'il a été giflé par le service d'ordre de l'Elysée.
Pierre Lassus, cameraman à France 3 Ile-de-France, faisait un reportage dans le département lorsqu'il a entendu parler de la visite présidentielle. Il a assisté à l'interpellation, mais n'a pas vraiment pu la filmer...
Le SNJ-CGT a décidé de porter plainte pour atteinte à la liberté de la presse, et de saisir l'IGS, la police des polices, pour qu'une enquête ait lieu.
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