Lyon : exposition
"Au bonheur des dames", un feuilleton de Clémence de La Baume, Mathias Barrois, Luis Marques et Karim Anette. La suite demain.
Parlons de mode durant la Seconde Guerre mondiale. L'élégance est restée une préoccupation des femmes. Elles ont rivalisé d'imagination pour créer des robes, des chaussures ou des chapeaux. A découvrir dans une exposition au Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation de Lyon.
En 1940, elles étaient adolescentes.
On est marqué par cette période.
L'occupation allemande. Jeanne Guillin et Hélène Berthaud sont 2 jeunes filles qui vivent au rythme des pénuries et des tickets de rationnement. Pour la nourriture et pour l'habillement. Le système D devient la règle.
On faisait des manteaux avec les rideaux de porte.
Je me suis fait une jupe avec les jambes de pantalon de mon père. Il fallait récupérer tout ce qu'on pouvait.
Les chutes de tissu se font rares. Les jupes raccourcissent. On détourne, on adapte. Les fils électriques deviennent ceintures. Dans ce sac à main, des allumettes usagées. On ne jette rien.
Ce n'est pas en prévision des grosses chaleurs que madame fait tondre son fidèle compagnon. C'est pour se faire une robe. Nous aurons tout vu.
Le cuir est réquisitionné. En 1942, l'Allemagne saisit 6 millions de paires de chaussures.
Tous les jeunes avaient ça. On appelait ça des galoches.
Des semelles en bois, en corde, en liège, recouvertes de toile, ruban ou rafia. Des astuces toujours avec élégance.
Parce que les Allemands étaient là et de nous voir bien habillées, droites, avec des chaussures à semelles de bois, c'était résister.
Une résistance jusque dans les détails.
C'est le bas de soie, sans soie.
Privées de bas, les femmes se teignent les jambes. Le coiffeur est cher, elles mettent des chapeaux. Une coquetterie étonnante pour ces lycéennes.
En classe, on nous apprend pas ça. On voit la guerre autrement.
Même si on leur enlevait tout, elles avaient la dignité de bien s'habiller et d'être élégantes.
De l'inventivité pour continuer à vivre le plus normalement possible.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.