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Expatriation : l'Australie, pas toujours facile

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Article rédigé par franceinfo
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L'exil des jeunes diplômés devient une question politique. L'UMP demande une commission d'enquête sur les expatriations liées à la crise. Quitter la France peut être un tremplin mais la réalité n'est pas toujours à la hauteur du rêve.

Dans l'imaginaire collectif, l'Australie, c'est ça. Rarement un pays n'aura aussi bien mérité son surnom, le pays de la chance. Soleil, plage et dynamisme économique. A priori, une destination de rêve pour décrocher un travail. Luc Bernard, 25 ans n'avait pas vu les choses comme ça. Il assure 7 heures par semaine le nettoyage de sa résidence collective en échange d'une réduction de loyer. Il y a quelques mois, il était cadre supérieur dans l'informatique. Principale cliente : la Banque centrale européenne a Francfort. Depuis son arrivée en Australie, il cherche dans son secteur un travail qualifié, sans succès.

Je m'assure que le lieu de vie soit propre, ça permet d'économiser un peu sur le loyer.

Vous ne vous dites pas "c'est pas comme ça que je l'avais imaginé".

C'est sûr que je ne m'imaginais pas en train de nettoyer des lavabos. Mais ça fait partie de l'expérience.

Sa compagne, bac +5, n'a pas trouvé non plus d'emploi qualifié. Juste un mi-temps dans un restaurant. Ce loyer à 500 euros permet d'éviter de puiser dans leurs économies.

On a une certaine réserve pour tenir. Moins on dépense et plus longtemps on peut tenir.

Chaque jour, il passe en revue des dizaines d'offres d'emplois. Plus d'une centaine de CV envoyés à deux et pas un seul entretien. Un paradoxe pour ces deux titulaires du Working Holiday Visa, le visa vacances-travail. En France, ils avaient plus d'opportunités.

Je pensais vraiment que ça allait être pareil. Je pensais qu'en répondant à deux-trois offres ce serait fait.

Pour convaincre un employeur de parier sur lui, il a changé de stratégie. Moins de CV mais plus de réseau. Il s'est lié d'amitié avec Richard, un PDG a la retraite d'un géant agricole australien. Une simple recommandation de sa part pourrait être plus efficace.

Il connaît du monde, il a transféré mon CV a des amis et connaissances avec qui il travaillait avant de prendre sa retraite.

L'horizon professionnel d'Aude et Luc semble un peu bouché. Ils ne regrettent absolument rien de leur aventure, mais si d'ici quelques semaines ils n'ont toujours rien trouvé, il faudra bien penser à autre chose.

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