: Vidéo 5 infos sur l'Euro qui vont au-delà du football
Conflits, matchs impossibles, instrumentalisation politique... L'Euro, ce n'est pas qu'une histoire de ballon. Explications avec Kévin Veyssière, fondateur du FC Geopolitics sur Twitter.
Ukraine : le maillot de la discorde
Avant la compétition, l'Ukraine a proposé un maillot à l'UEFA : sur celui-ci se trouvent une carte de l'Ukraine avec la Crimée dessus et avec des slogans comme "Gloire à l'Ukraine" et "Gloire à nos Héros", faisant référence à la révolution ukrainienne de 2014. La carte pose problème côté Russie puisque le pays considère que la Crimée lui appartient, notamment depuis le référendum voté là-bas. Or, pour l'Ukraine et l'ONU, la réalité est différente. Ce conflit territorial dure depuis 2014 : l'UEFA a interdit tout match entre les clubs ou sélections nationales sportives entre l'Ukraine et la Russie. Kévin Veyssière, fondateur du FC Geopolitics sur Twitter, n'exclue pas la possibilité d'un match entre les deux pays en cas de qualifications en phase finale. "L'UEFA serait un peu obligée d'accepter que le match se déroule", précise-t-il.
De la visibilité pour l'Azerbaïdjan
Depuis quelques années, l'Azerbaïdjan met en place une politique pour organiser des grands événements internationaux, dont l'Euro, une façon pour l'État de "changer son image et de promouvoir son territoire", celui-ci étant connu comme "un régime dictatorial" et associé à "l'exploitation des énergies fossiles". S'ajoute à cela une volonté de développer le tourisme et ainsi une nouvelle source d'économie pour le pays.
Un stade plein en Hongrie
La Hongrie est le pays avec le stade autorisant la plus grande jauge de supporters. Un fait que Kévin Veyssière qualifie "d'instrumentalisation politique". "C'est parce que Viktor Orbán estime que sa politique vaccinale vis-à-vis du Covid, c'est la meilleure d'Europe", ajoute-t-il. Si les chiffres liés à la pandémie ne vont pas dans ce sens, l'homme politique veut, de cette manière, montrer que son territoire "va bien", que son pays est "fort" et enfin que son régime politique est "performant". Des éléments sur lesquels il est souvent remis en cause par ses autres partenaires européens. "Les matchs contre ses adversaires politiques que sont la France et l'Allemagne, ça pourra avoir des répercussions politiques ou ça pourra faire des reprises politiques de la part d'Orbán pour montrer que la Hongrie peut être, par exemple, plus forte que la France sur le terrain", développe Kévin Veyssière.
La Macédoine du Nord : se faire un nom
La Macédoine du Nord, aussi appelée "le petit poucet de cet Euro" par Kévin Veyssière, joue son premier Euro de football. Le pays en tant que "Macédoine du Nord" existe officiellement depuis 2018 bien que son indépendance fut prononcée en 1991. En effet, il y a toujours eu un conflit autour du nom avec la Grèce. "Cet Euro, c'est une manière pour le pays de montrer son drapeau, de montrer que son équipe est bien présente et d'exister aux yeux de l'Europe", estime Kévin Veyssière.
Écosse-Angleterre sur fond de Brexit
"Ce ne sera pas un match comme les autres, Angleterre-Écosse, parce qu'il y a une rivalité historique mais c'est aussi un derby sportif", explique Kévin Veyssière. Il y a également la question du Brexit qui va revenir pendant ce match : "Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'Écosse s'estime lésée de cette sortie et donc ils veulent revenir dans l'Union européenne et redevenir indépendants."
En Écosse, le football et le rugby sont deux sports où le sentiment national est important : ils ont leur drapeau et ils peuvent exprimer leur nationalisme. "Ce sera la meilleure des compétitions pour montrer à tous les téléspectateurs que l'Écosse, c'est une véritable nation et qu'elle peut se libérer de la tutelle du Royaume-Uni", conclut Kévin Veyssière.
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