: Reportage "Grâce à lui, on est heureux" : l'euphorie dans la ville de Lamine Yamal, près de Barcelone, après la victoire de l'Espagne contre la France à l'Euro
Il a ébloui le monde entier par son talent lors de la victoire de l'Espagne contre la France (2-1), mardi 9 juillet en demi-finale de l'Euro. Du haut de ses 16 ans, l'attaquant espagnol Lamine Yamal est devenu le plus jeune buteur dans l'histoire des grandes compétitions internationales. Le prodige du FC Barcelone est la grande révélation de cet Euro et fait la fierté du quartier populaire où il a grandi, à 30 kilomètres au nord de Barcelone, à Mataro. Franceinfo s'est rendu sur place.
Sur la terrasse du bar Imperial, au pied des immeubles d’un quartier populaire de Mataro, Abdulah, Abdeslam ou encore Tarik ont du mal à y croire. Ils savourent la victoire de l’Espagne et ce but splendide de Lamine Yamal, d'une frappe enroulée en pleine lucarne pour l'égalisation (21e), de ce gamin de 16 ans qu'ils ont vu grandir. "C'est merveilleux ! Lamine Yamal est un très grand joueur, c'était génial. Grâce à lui, on est tellement heureux !", s'écrient-ils en chœur.
Un garçon obsédé par le football
Lamine Yamal a grandi dans un immeuble modeste qui donne sur une place avec un petit square, juste au-dessus d’une auto-école, avec son père et sa grand-mère, tous deux originaires de Larache au Maroc. La famille vit toujours ici. Dans le quartier, où l’on aperçoit plusieurs graffitis où l’on peut lire "Stop au racisme", tout le monde le connait. Abdallah, âgé d'une quarantaine d'années, l’a vu grandir. "On le connaît depuis tout petit, avec son père. Quand il avait 4 ou 5 ans, il était déjà très débrouillard !", assure-t-il.
Les habitants décrivent un garçon obsédé par le football. Son père, un ancien employé d'une épicerie, s'occupait de lui pendant que sa mère, originaire de Guinée-Equatoriale, s'occupait de lui. "On est ami de son père. Il a toujours été derrière son fils. Il l’a accompagné à tous les matchs, chaque semaine il était là ! C’est une belle famille et son père le protège bien", jure Tarik.
Toujours fidèle à son quartier
Pensionnaire du centre de formation du Barça, Lamine Yamal, suit les cours à distance. Il y a deux ans, il avait vu les matchs de la Coupe du monde depuis le centre commercial de Mataro avec ses amis. Et il est resté très fidèle à son quartier, raconte Tarik. "Il a beaucoup d'amis et de famille ici, tout le monde le connaît. C'est une grande fierté", se réjouit-il. Le père et la grand-mère du jeune attaquant, originaires du nord du Maroc, vivent toujours dans ce quartier de Rocafonda, qui a accueilli des travailleurs du sud de l’Espagne dans les années 1960 avant de recevoir des Marocains.
Ce quartier, situé à 15 minutes à pied du centre-ville et de la plage, n’est pas un ghetto. Les rues sont bien entretenues mais près de la moitié de ses habitants vit sous le seuil de pauvreté. Le jeune Lamine Yamal est donc un exemple pour beaucoup d'habitants, particulièrement les jeunes. "D’habitude, il y a souvent des problèmes dans ce quartier. Là, ça donne une bonne image !", témoigne Salah. Lamine Yamal y revient souvent et dès qu’il marque, il dessine avec ses doigts le chiffre 304 : le code postal de Rocafonda.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.