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Estonie : la station d'écoute du KGB

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Article rédigé par franceinfo
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Une page d'Histoire maintenant. Une histoire douloureuse pour beaucoup, mais qui peut aussi prêter à sourire parfois. Celle du KGB. En Estonie, pendant toute l'ère soviétique, le seul hôtel à accueillir les étrangers abritait une station d'écoute. On n'était pas très loin des "Barbouses". Aujourd'hui, c'est un musée qui fait.

C'est toujours le plus grand hôtel d'Estonie. Derrière la façade s'est dissimulé durant 30 ans un dispositif digne de James Bond. Dans les années 70, l'hôtel était le seul de la région à pouvoir recevoir des étrangers. Tous leurs faits et gestes étaient espionnés. Il y avait des micros partout. C'était le travail d'Enn Palmets.

On avait le meilleur équipement de surveillance en Europe. Des micros dans les plantes, les tables. Je devais collaborer avec le KGB, sinon quelqu'un d'autre l'aurait fait.

Dans les chambres l'appareillage était incrusté dans les murs. Pour certaines personnalités, une surveillance vidéo était de rigueur.

La chambre voisine était prise par le KGB. Par un trou entre les chambres, ils plaçaient l'embout de la caméra. Et ils prenaient de bonne photos.

On recrutait aussi de jeunes "auxiliaires de charme". L'hôtel y gagne une réputation internationale.

L'hôtel était comme une étoile dans la nuit soviétique.

Le KGB est par définition discret. Un de ses hommes a accepté de nous rencontrer. Il dirigeait le renseignement économique.

Nous cherchions avant tout des informations militaires. Et nous voulions connaître les intentions des Européens qui venaient ici.

Quelles informations ? On ne le saura jamais. Les archives ont disparu en une nuit, à la chute de PURSS. Depuis, la direction de l'hôtels a fait des découvertes, qui sont rassemblées dans un petit musée.

C'était un micro caché dans les cintres.

Ces pièces témoignent d'une époque que les touristes veulent croire révolue.

20 après la chute de PURSS, ces pratiques appartiennent-elles à l'Histoire ? Certainement pas. A 50 km d'ici, en Biélorussie, elles continuent largement.

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