Un "polluant éternel" détecté dans l'eau du robinet de nombreuses villes, selon une enquête de l'UFC-Que choisir et d'une ONG

Il s'agit d'acide trifluoroacétique, un polluant éternel très compliqué à retirer de l'eau. Moussac (Gard), Paris et Buxerolles (Vienne) sont les trois communes testées les plus touchées.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Quasi indestructibles, les "polluants éternels" regroupent plus de 4 700 molécules et s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, les rivières, jusque dans le corps humain.  (JEAN FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

Nouvelle alerte dans les robinets. Un "polluant éternel" très compliqué à retirer de l'eau, l'acide trifluoroacétique (TFA), a été découvert dans une large majorité des villes où il a été recherché (24 communes sur 30), selon une enquête publiée jeudi 23 janvier et réalisée par l'UFC-Que Choisir et l'ONG environnementale Générations futures.

Il dépasse à lui seul, dans 20 communes, la norme référence en Europe de 100 nanogrammes/litre pour les vingt PFAS réglementés, qui doit entrer pleinement en vigueur en 2026. Parmi les 30 villes dont l'eau a été analysée, Paris arrive au second rang en matière de concentration, avec 6 200 ng/l, derrière Moussac, dans le Gard (13 000 ng/l). La ville de Buxerolles, dans la Vienne, est troisième, avec 2 600 ng/l.

"Très peu, pour ne pas dire jamais, recherché"

S'il n'est pas, comme le souligne l'enquête, "aussi dangereux que les PFOA ou PFOS", interdits en Europe depuis plusieurs années, des zones d'ombre subsistent sur la toxicité du TFA. En France, il est "très peu, pour ne pas dire jamais, recherché par les agences régionales de santé lors des contrôles des eaux potables", déplore l'étude, qui souligne qu'il est souvent issu de la dégradation du flufénacet, herbicide évalué fin septembre par l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Or celle-ci a conclu, selon Générations futures, qu'il s'agit d'un perturbateur endocrinien.

Quasi indestructibles, les "polluants éternels" regroupent plus de 4 700 molécules et s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, les rivières, jusque dans le corps humain. En cas d'exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité ou favoriser certains cancers, d'après de premières études.

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