Entretien avec Léon Gautier, vétéran du commando Kieffer
Invité exceptionnel de cette édition spéciale, Léon Gautier, l'un des derniers vétérans du commando Kieffer. Les seuls Français à avoir débarqué en ce fameux D-Day. C'est un immense privilège de vous recevoir aujourd'hui, ici, sur la plage même où vous avez débarqué. 70 ans après, quelle émotion ressentez vous ? Est-elle toujours aussi forte.
Léon Gautier : Je suis heureux d'être là, vu mon âge. ca se passe exactement om nous avion débarqué, j'en suis très heureux.
Elise Lucet : Quelle est l'image la plus forte que vous gardez en tête lorsque vous repensez à votre débarquement.
Léon Gautier : On avait un travail à faire. On était au courant de ce qui allait se passer. Il ne fallait pas traîner. Il fallait prendre le bunker immédiatement.
Elise Lucet: Vous aviez 21 ans à l'époque, est-ce que vous aviez peur ce matin-là ou étiez-vous impatient.
Léon Gautier : C'est surprenant, on n'a pas eu peur. On a eu un antraînement à balles réelles.
Elise Lucet : Il y a eu des moments très difficiles, la perte de vos camarades, c'est toujours une cicatrice.
Léon Gautier : Nous sommes très pris par les manifestations. Nous avons déposé des fleurs sur les tombes de nos camarades.
Elise Lucet : Cette guerre vous a aussi permis de rencontrer la femme de votre vie ? Elle était dans les services spéciaux britanniques et elle vous a joué un tour au départ.
Léon Gautier : J'étais de garde au quartier général. J'ai entendu du bruit à l'intérieur Je trouve une jeune fille qui, plantait des clous dans la pièce. Elle m'a dit qu'elle était rentrée par la fenêtre. Moi, j'ai dit je vous parie que ça marche.
Elise Lucet : Pour vous le mot vétéran a vraiment un sens, celui de la transmission vers les jeunes générations, vous êtes toujours tourné vers l'avenir, pas vers le passé.
Léon Gautier : Je vais souvent dans les collèges et les lycées. Je leur apprends ce qui s'est passé, il faut être vigilant. Je suis très contents de vois ces.
Elise Lucet : Qui est cette personne derrière vous.
Léon Gautier : C'est mon petit-fils. Dès l'âge de 6 ans, il a pris mon béret. Il a dit qu'il aurait le sien et il a tenu parole. Merci à vous Léon Gautier. On vous retrouve dans la seconde partie de ce journal, en compagnie du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants et a la mémoire, Kader Arif.
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