Emploi : l'exemple d'une société coopérative
Voici à quoi ressemble ce contre-modèle.
Trier des déchets, gagner de l'argent, tout en permettant l'insertion de chômeurs longue durée: un défi social et financier, relevé depuis 20 ans par cette entreprise du Jura.
On trie des aspirateurs, des imprimantes, des machines a café. On en extrait les matières les plus polluantes et les plus valorisables. C'est parce que nous faisons ce tri de manière très efficace que l'on est un modèle économique performant.
Depuis sa création, l'entreprise est en croissance continue. 60 employés en CDI, mais aussi 70 salariés en insertion au SMIC, des ex-chômeurs en CDD. Sans qualification, ils sont 2 fois plus nombreux sur cette chaîne que dans les sociétés concurrentes. Mais ce sureffectif est un avantage: avoir plus d'opérateurs permet un tri plus approfondi.
On prend tous les bouts qui ont de la valeur. Ce qui nous permet de dégager 3 ou 4 euros de marge de bénéfice.
Résultat: rien n'échappe au tri, comme ces morceaux d'alluminium. Autre bénéfice.
Si tu as de grosses bobines de cuivre, tu les enlèves bien.
L'entreprise peut compter sur des cadres encore plus engagés, car ici tous trouvent du sens à leur travail.
C'est motivant car il y a des gens dont on ne pense pas qu'ils vont pouvoir s'adapter et au final c'est une réussite.
Souvent le but est atteint. Après 14 mois passés dans l'entreprise, Emmanuel Carpentier a décidé de se mettre à son compte.
14 mois ça permet de retrouver confiance et une stabilité financière.
Pour être plus performant, les salariés permanents ont adopté le statut de société coopérative, il y a 8 ans. Depuis, ils sont propriétaires de leur entreprise. Chaque année, ils réinvestissent la moitié des bénéfices. Ce qui a permis en 2012 d'acheter de nouvelles machines.
On a décidé collectivement d'investir. On sait que si on ne l'avait pas fait, on n'existerait plus.
Le secteur de l'économie sociale emploie plus de 2 millions de salariés en France. Elle produit 10% de la richesse nationale.
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