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Emigration : départ tunisien

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Article rédigé par franceinfo
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Il a été accueilli par des sifflets et des huées. Il annonce le déblocage immédiat de 30 millions d'euros pour rénover les centres.

A l'heure qu'il est, 300 corps sans vie ont été repêchés après le naufrage de la semaine dernière. Une de nos équipes s'est rendue au point de départ de ces bateaux qui partent le plus souvent des côtes libyennes ou tunisiennes.

Zarziz, une des grandes zones d'activité de la migration clandestine vers l'Europe. Un trafic régional, dont les pêcheurs tunisiens sont souvent les premiers témoins. Kamel Ben Romdthane ne s'en remet toujours pas. Il y a 3 semaines, en pleine mer, lui et son équipage sont tombés sur une embarcation de migrants, en panne de moteur et à la dérive depuis huit jours. Il a tout filmé.

Ils agitaient les bras comme si on étaient tombes du ciel.

107 Subsahariens totalement épuisés L'équipage leur lance d'abord des bouteilles d'eau, et leur demande de se calmer : Certains se jettent a l'eau, de peur de voir le bateau de pêche les abandonner.

C'est pas simple de faire monter 100 personnes à bord. En plus, j'avais peur qu'ils se retournent contre nous.

En zone internationale, les garde-côtes tunisiens ne peuvent intervenir. Les pêcheurs font donc monter les naufragés à bord, parmi lesquels des femmes et des enfants.

On sait que c'est dangereux, mais ici c'est tellement la merde qu'on a envie d'aller là-bas. Pas forcément la France, dans toute l'Europe.

Je vais y retourner, je ne sais pas comment, un visa ou autre solution. Faut que je rentre.

Nous avons rencontré l'un des passeurs qui a organisé de nombreuses traversées de clandestins. Nous le suivons dans une maison où les candidats patientent avant le grand départ.

On met les gens là, d'autres dorment de l'autre côté. On les nourrit. On peut accueillir jusqu'à 150 personnes.

Ancien pêcheur, il dit être payé 1500 euros pour conduire les clandestins jusqu'en Italie. Mais c'est le propriétaire des bateaux qui touche le magot : 1000 euros par tête.

Les départs se font de nuit, le propriétaire du bateau compte l'argent, et ils montent dans le bus direction le bateau.

Des traversées mortelles.

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