: Reportage "J'ai peur qu'il ait fait la même connerie que Chirac" : l'inquiétude des militants Renaissance après la dissolution de l'Assemblée
C'est un double choc, dimanche 9 juin, au QG de campagne de la liste Renaissance : le score du parti présidentiel aux élections européennes d’abord, et puis l’inquiétude voire de l’incompréhension lorsqu’Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
Des applaudissements retentissent tout de même, comme pour masquer l’onde de choc qui vient de se propager dans la salle. "Il est dingue", lâche un conseiller alors que le micro est fermé. Micro ouvert, les militants, hébétés, déplorent "un coup de massue", un pari "très risqué." Nicolas a les larmes aux yeux : "J'ai peur qu'il ait fait la même connerie que Chirac", en référence à la dissolution de l'Assemblée décidée en avril 1997 par l'ancien président de droite, qui avait conduit à une cohabitation avec la gauche jusqu'en 2002.
"J'ai peur, oui"
Pour Nicolas, la déroute aux européennes annonce une campagne difficile : "Il faut qu'on reparte en bataille alors que les autres sont dans une très grande dynamique. J'ai peur, oui." Le RN est dans toutes les têtes, y compris dans celle d’Hélène, marcheuse depuis 2016 et qui se projette déjà avec une forme de fatalité : "Moi je préfère Bardella avec Macron que Bardella avec Marine Le Pen".
Dans le QG de Renaissance flotte un parfum de défaite avant l’heure. "Je vais perdre mon job, mon député ne sera pas réélu", lance une collaboratrice parlementaire de Bourgogne. Le député de l’Essonne Robin Reda, lui, se montre déjà en campagne : "Les Français, on le voit, ont soif de résultats, ont soif d'action, ont soif de protection. Protection dans la rue, protection de leur économie... Et nous devons répondre avec clarté à ces enjeux-là." Ne pas perdre une seconde car la campagne sera courte, avec le premier tour des législatives prévu le 30 juin.
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