: Vidéo Plainte de Darmanin contre Pulvar : "Le ministre des élections" cherche "à intimider une candidate", dénonce Olivier Faure
Le ministre de l'Intérieur a annoncé vouloir porter plainte contre la candidate soutenue par les socialistes aux régionales en Ile-de-France. Gérald Darmanin "n'a absolument pas à intervenir sur ce sujet", a déclaré le premier secrétaire du PS.
"Le ministre des élections" cherche "à intimider une candidate pour des propos qui n'ont rien de diffamatoire", a dénoncé mardi 25 mai sur franceinfo Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Il réagit à la plainte pour diffamation annoncée dimanche par Gérald Darmanin contre Audrey Pulvar, candidate soutenue par les socialistes à l'élection régionale en Ile-de-France.
Gérald Darmanin est-il dans son rôle lorsqu'il dépose cette plainte ? "Absolument pas", répond Olivier Faure. Il souligne qu'en tant que ministre de l'Intérieur "Gérald Darmanin est en fait le ministre chargé de la bonne tenue, du bon déroulement des élections régionales et départementales du mois de juin". Le ministre "n'a absolument pas à intervenir sur ce sujet".
"On a le droit en ce pays, puisque nous sommes dans une démocratie, de prononcer un avis sur une manifestation qui s'est tenue", souligne le premier secrétaire du PS. Interrogé sur les propos d'Audrey Pulvar en juin dernier, Olivier Faure estime que la candidate "dit en fait que la police n'est pas raciste, mais qu'il y a du racisme dans la police".
"Une opération politique qui est gravissime"
Soutient-il également Audrey Pulvar lorsqu'elle parle d'assassinat dans l'affaire Malik Oussekine ? La candidate "exprime une opinion", répond Olivier Faure : "Ce ne sera pas la première fois que vous avez des gens qui ne tiennent pas compte d'un verdict et qui expriment une opinion". Même si on ne partage pas cette opinion, "ça ne justifie en rien le fait de lancer une campagne comme c'est le cas aujourd'hui par le ministre de l'Intérieur". Le premier secrétaire du PS estime que "Jean Castex, aujourd'hui, devrait rappeler l'ensemble de ses ministres à leurs obligations", soulignant au passage que de nombreux ministres sont candidats aux élections régionales et "font autre chose" que s'occuper de leurs dossiers.
Olivier Faure pointe le fait que Gérald Darmanin fait notamment référence à des propos d'Audrey Pulvar remontant à juin dernier, des propos a priori prescrits. "Le ministre sait très bien qu'il veut porter plainte sur des faits qui sont déjà prescrits, qui ne sont plus en fait traduisibles devant la justice". Gérald Darmanin "est dans une opération politicienne, une opération politique qui est gravissime. Vous ne pouvez pas, en démocratie, avoir le ministre chargé des élections qui se met à intimider tel ou tel candidat pour ses opinions. Ça n'est pas possible et ça n'est pas admissible", insiste Olivier Faure.
"Ouvrir un dialogue" avec les policiers
Interrogé sur sa présence à la manifestation des policiers devant l'Assemblée nationale ce mercredi, Olivier Faure se justifie par sa volonté de "rendre hommage" et d'"ouvrir un dialogue" avec cette profession. Répondant aux critiques notamment émises par Jean-Luc Mélenchon, le socialiste assure : "On n'était pas en train de marcher sur l'Assemblée en essayant de prendre le pouvoir, ce n'était pas le 6 février 1934", date d'une violente manifestation antiparlementaire.
"Ce n'était pas une manifestation" à laquelle des membres de l'extrême droite appelaient, souligne Olivier Faure, "c'était une manifestation à laquelle ils sont venus aussi. Je vous rappelle que pour d'autres manifestations, par exemple contre l'antisémitisme, l'extrême droite était aussi dans la rue et ça n'a pas empêché de défiler qui que ce soit. On ne peut pas empêcher qui que ce soit de défiler ou de se manifester ou de se rassembler".
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