Régionales : la gauche est unie partout (...selon le ministère de l'Intérieur !)
Alors que la gauche part divisée dans toutes les régions, le ministère a baptisé "listes d'union de la gauche" celles du PS. De quoi susciter la colère des communistes.
Les candidatures pour les élections régionales du 6 et du 13 décembre sont bouclées depuis plusieurs jours, mais un point fait encore polémique : la manière dont le ministère de l'Intérieur les a classifiées. Selon la nomenclature du ministère, la totalité des listes conduites par le Parti socialiste en métropole (sauf en Corse) se voient attribuer la mention "LUG", pour "liste d'union de la gauche". Une union toute théorique, puisque la gauche part en ordre dispersé dans la totalité des régions, Front de gauche et écologistes ayant déposé leur propres listes, tantôt ensemble, tantôt séparément.
Comment alors justifier le choix de cette formule – "Union de la gauche" – pour désigner les listes du PS ? Selon le ministère de l'Intérieur, la nuance LUG est attribuée aux listes soutenues à la fois par le PS et par au moins un autre parti de gauche (parmi EELV, le PCF, le Parti de gauche et le PRG).
"A qui peut-on faire croire que l'alliance PS-PRG,
c'est l'union de la gauche ?"
C'est donc grâce à l'alliance nouée avec ses alliés radicaux de gauche que le PS peut apparaître à la tête d'"unions de la gauche". Une dénomination largement exagérée quand on sait le poids électoral très faible du PRG, peu implanté ailleurs que dans le Sud-Ouest et en Corse. "C'est une drôle de conception de l'union de la gauche. A qui peut-on faire croire que l'alliance PS-PRG c'est l'union de la gauche ?", s'interroge le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, interrogé par francetv info.
Le PS est en grande difficulté, n'a pas le soutien des autres forces de gauche, et tente, via le ministère de l'Intérieur, de dissimuler cette réalité.
Le PCF s'insurge aussi, dans un communiqué, de la façon dont les listes de la gauche de la gauche ont été estampillées. Pas de problème dans les sept régions où le Front de gauche (PCF, Parti de gauche et partis satellites) part en campagne sous la même bannière. Dans les autres régions, en revanche, le ministère de l'Intérieur a dû faire rentrer dans des catégories des situations extrêmement variables.
Des résultats difficiles à analyser
En Auvergne-Rhône-Alpes ainsi qu'en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le Parti de gauche s'est allié avec les écologistes, tandis que les communistes mènent leur propre liste. En Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, le Parti de gauche ne soutient pas le PCF mais ne présente pas de liste contre lui… Dans ces régions, le ministère a qualifié ces listes comme "communistes", et non "Front de gauche", comme l'aurait souhaité le PCF.
La question des étiquettes politiques avait déjà fait polémique durant la campagne des élections départementales. Et comme lors du dernier scrutin, cet étiquetage rendra particulièrement ardue, au soir du premier tour, l'analyse des scores nationaux des écologistes et de la gauche de la gauche.
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