Elections régionales : pourquoi vote-t-on en décembre ?

Les Français sont appelés à voter pour renouveler leurs conseils régionaux, les dimanches 6 et 13 décembre. C'est la première fois qu'un scrutin se déroule si tard dans l'année, depuis la présidentielle de 1965. Les élections sont organisées surtout aux mois de mars, d'avril, de mai et de juin. "Ce sont, successivement, la démission du général de Gaulle, le 28 avril 1969, et la mort de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, qui ont eu pour effet de déplacer la présidentielle au printemps", rappelle L'Opinion. 

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Francetv info vous explique pourquoi les régionales de 2015 font figure d'exception.

Parce qu'on ne pouvait pas voter plus tôt

En 2015, les élections régionales ont lieu les 6 et 13 décembre afin de s'adapter à la réforme territoriale, qui a fait passer de 22 à 13 le nombre de régions en métropole. Le scrutin devait initialement se dérouler en même temps que les départementales, en mars 2015. Mais le code électoral prévoit un délai obligatoire d'un an entre la convocation de l'élection et le scrutin. La nouvelle carte à 13 régions ayant été adoptée en novembre 2014, les élections ne pouvaient donc avoir lieu avant novembre 2015.

Parce que, plus tard, ce serait trop tard

La nouvelle carte des régions sera effective au 1er janvier 2016. Les 13 nouvelles régions auront besoin d'élus pour fonctionner, d'autant plus que les compétences de ces grandes régions seront plus étendues. Le développement économique reste la mission numéro 1 de la région, mais, à partir du 1er janvier, elle sera aussi en charge du transport routier (y compris scolaire), jusqu'alors compétence départementale.

Est-ce vraiment une bonne période pour voter ?

L'organisation du scrutin en décembre a été critiquée pour plusieurs raisons : 

• Les inscriptions sur les listes électorales. La clôture des listes électorales a lieu au 31 décembre de l'année précédant le vote, fin 2014 donc, soit près d'un an avant le scrutin, sans que l'on connaisse la date des élections, au risque d'empêcher de voter les électeurs qui auraient déménagé en cours d'année. Le Parlement a exceptionnellement rouvert les inscriptions sur les listes jusqu'en septembre 2015.

• La COP21. Il a été reproché au gouvernement d'organiser le scrutin en pleine COP21. Selon les écologistes, la campagne risquait de détourner les projecteurs du sommet sur le climat. "Cela risque d'interférer avec ce grand rendez-vous. C'est pile en même temps. Je pense qu'il y a eu une volonté de coïncider", estimait Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts, sur Europe 1.

• Les fêtes de fin d'année. Organiser une élection en pleine période d'achats de Noël ? De quoi favoriser l'abstention, selon plusieurs responsables politiques. Mais pour Frédéric Dabi, le directeur général de l'Ifop, il "n'y a pas de bonne ou de mauvaise date. La présidentielle de 1965 s'était déroulée entre le 5 et le 19 décembre. Et il n'y avait eu aucun problème de mobilisation."