Un record absolu. Avec 66,1% le niveau d'abstention atteint un pic inédit à l'issue du premier tour des élections régionales et départementales qui a été boudé par les Français. "La plupart des votants, en réalité, dans notre système, ne sont pas représentés" a tenté d'expliquer Benjamin Morel, politologue. Selon lui, cela tient au système électoral français, même lors des scrutins fonctionnant avec une part de proportionnelle, qu'il qualifie de "fausse proportionnelle".Aux élections régionales, "si vous allez voter pour une liste dont vous savez qu'elle ne sera pas représentée et n'arrivera pas au pouvoir, vous n'avez pas envie d'aller voter". Et d'ajouter que "la plupart des électeurs qui votent, au bout du compte, ne voient pas de débouché". La classe politique a vivement réagi à cette abstention et lors des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Jean Castex a affirmé qu'il y a "sans doute une explication liée au contexte global, d'autant que l'abstention avant la survenue de la crise sanitaire était en recul". "Nous devons tirer tous ensemble toutes les conséquences de cette abstention", a-t-il conclu.