Elections régionales 2021 : ce qu'il faut savoir du scrutin en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Renaud Muselier compte se maintenir à la tête du conseil régional, mais la conccurence de l'ex-LR Thierry Mariani, investi par le RN, pourrait lui compliquer la tâche.
La région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur va-t-elle passer aux mains du Rassemblement national ? Le résultat des élections régionales des 20 et 27 juin s'annonce incertain. La tête de liste RN, Thierry Mariani (un ex-LR), fait la course en tête dans les sondages et semble profiter des affrontements internes des dernières semaines au sein des Républicains.
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Qui est le président sortant ?
Renaud Muselier est le président sortant de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur (le nouveau nom adopté par le conseil régional en 2017). D'ailleurs, évitez de l'appeler "Paca" devant lui, sinon le président de la région s'agace. "Je ne supportais plus cet acronyme qui ne veut rien dire", explique-t-il à La Provence. Renaud Muselier a pris la tête de la région en 2017, après la démission de Christian Estrosi, élu en 2015, mais qui a ensuite choisi de se recentrer sur sa ville de Nice.
Quelles sont les listes en présence ?
Neuf listes sont sur la ligne de départ pour cette élection régionale. Le président sortant Renaud Muselier mène une liste LR, qui accueille quinze candidats de la majorité présidentielle, mais aucun ministre ou parlementaire. Le Rassemblement national a choisi Thierry Mariani (un ancien LR) pour tenter de ravir la région. Une liste d'union de la gauche (EELV, PS, PCF, Génération.s) est menée par Jean-Laurent Félizia.
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Valérie Laupiès, ex-RN, est candidate pour la Ligue du Sud. Noël Chuisano mène une liste Debout la France. Jean-Marc Governatori a pris la tête d'une liste écologiste, Hervé Guerrera d'une liste régionaliste, Isabelle Bonnet d'une liste Lutte ouvrière et Mikael Vincenzi d'une liste surprise nommée "Un nôtre monde".
L'histoire qui agite la campagne
"Je n'ai jamais fait acte de soumission. Je ne vais pas commencer à mon âge", s'agace Renaud Muselier, interrogé par franceinfo le 19 mai. Le président LR de la région, 62 ans, a passé une partie de sa campagne à gérer la guerre des droites déclenchée par son alliance avec LREM. Il assure désormais vouloir se concentrer sur sa région, en laissant de côté les polémiques politiciennes qui agitent les états-majors des partis. "J'ai toujours dit que j'étais un homme libre. Je suis LR, je resterai LR. Je n'ai pas changé de colonne vertébrale."
Dans son propre camp, des responsables s'inquiètent d'un éventuel piège tendu par Emmanuel Macron avec cette alliance. "Derrière cette liste, il y a une manœuvre au plus haut niveau de l'Etat, afin d'installer un duel entre Macron et le RN pour la présidentielle, en faisant disparaître la droite républicaine", s'inquiète ainsi l'élu LR Bertrand Gasiglia. Le comité départemental LR des Alpes-Maritimes, dirigé par le député Eric Ciotti, a par conséquent voté le retrait de son soutien à la liste de Renaud Muselier. Ces divisions de la droite pourraient faire le jeu du Rassemblement national, dans une région qui penche de plus en plus à droite au fil des élections.
Qui part favori ?
Cette région est l'une des meilleures chances de victoire pour le Rassemblement national, qui en a fait sa priorité. Ancien ministre de Nicolas Sarkozy, l'ex-LR Thierry Mariani, investi par le parti de Marine Le Pen, est une figure bien connue dans la région, où il a siégé de 2004 à 2015 et dirigé la ville de Valréas (Vaucluse) de 1989 à 2005.
La victoire devrait se jouer entre lui et Renaud Muselier, si l'on en croit les quatre sondages réalisés en mai, plaçant à chaque fois le Rassemblement national en tête du premier tour. Le sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI, publié le 1er juin, place Thierry Mariani (RN) à 39%, devant Renaud Muselier (LR) qui est crédité de 35%. Le candidat de gauche Jean-Laurent Félizia est distancé avec seulement 15% des intentions de vote.
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Pour le second tour, le sondage Ifop donne une large avance au RN en cas de triangulaire, avec 43% pour Thierry Mariani contre 38% pour Renaud Muselier et 19% pour Jean-Laurent Félizia. En cas de duel, créé par un éventuel retrait de la liste de gauche ou d'une fusion avec la liste Muselier, le scrutin serait des plus incertains, avec 51% d'intentions de vote pour la liste LR et 49% pour le RN.
La gauche, qui a tenté de s'unir derrière l'écologiste Jean-Laurent Félizia, pourrait donc être amenée à faire un choix difficile au soir du premier tour : se retirer et être absente du Conseil régional six ans de plus ou bien se maintenir et favoriser la victoire du Rassemblement national. Interrogé par Libération, Jean-Laurent Félizia a prévenu qu'il était prêt à "assumer" un maintien de sa liste au second tour, mais que la décision serait prise collectivement au soir du premier tour.
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