Régionales et départementales 2021 : le vote a déjà débuté en prison
Ce n'est que la deuxième fois, après les européennes de 2019, que les détenus peuvent prendre part à un scrutin directement depuis leur établissement.
Deux ans après une grande première à l'occasion des européennes, le vote en prison fait son retour pour les élections régionales et départementales. Les opérations de vote par correspondance sous pli fermé ont débuté, mardi 15 juin, dans certains des 188 établissements pénitentiaires français. Elles doivent se poursuivre dans les autres prisons de l'Hexagone et d'Outre-Mer jusqu'à samedi, veille du premier tour du scrutin.
Au 15 juin, selon un bilan non définitif de la direction de l'administration pénitentiaire, 5 231 personnes détenues étaient inscrites sur les listes électorales, soit 10,8% des prisonniers français, majeurs et non déchus de leurs droits civiques par décision de justice. En mai 2019, lors du scrutin européen, 4 555 détenus avaient voté pour la première fois au sein-même de leurs établissements pénitentiaires, soit environ 8% de la population pénale éligible au vote.
Aux européennes, le RN en tête devant LFI
Avant l'expérimentation du vote par correspondance en prison, exercer ce droit relevait du parcours du combattant pour les détenus. Seules deux possibilités s'offraient à eux : obtenir une permission de sortie pour se rendre aux urnes ou trouver un mandataire inscrit dans la même commune. Ces deux modalités, permises depuis 1994, ne se sont jamais traduites par des taux importants de participation en prison.
"Il semblerait que ce soit le seul endroit de la République où on ne sache pas organiser ni le vote par correspondance, ni l'organisation d'un bureau", s'était ému Emmanuel Macron, en mars 2018. La loi de réforme de la justice, votée en mars 2019, a permis d'introduire, in extremis, une troisième modalité, le vote par correspondance, pour le seul scrutin européen, le dispositif étant inapplicable aux municipales.
Aux européennes, les bulletins de vote avaient été acheminés au ministère de la Justice, dans le 1er arrondissement de Paris, et les résultats rattachés à ce seul secteur. Lors de ce vote inédit, les détenus avaient placé en tête le Rassemblement national (23,6% des suffrages), devant La France insoumise (19,7%). Pour pérenniser le vote par correspondance en détention, deux lois et deux décrets ont été nécessaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.