: Vidéo Présidentielle : les chasseurs "assument" de ne pas avoir invité Yannick Jadot au grand oral des candidats, "quelqu'un qui vous crache dessus en permanence"
"Le bilan d'Emmanuel Macron est très bon" en ce qui concerne la chasse, se félicite Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs alors que les candidats à la présidentielle sont attendus mardi matin pour leur grand oral sur ce thème.
Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs, le lobbyiste de la chasse en France, "assume complètement" mardi 22 mars sur franceinfo ne pas avoir invité l'écologiste Yannick Jadot au grand oral des candidats à la présidentielle devant le congrès de la Fédération qui se déroule dans la matinée à la Maison de la Chimie, à Paris. "À quoi ça sert de lui offrir une tribune", alors que c'est "quelqu'un qui vous crache dessus en permanence", s'interroge-t-il. Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise sera aussi absent. Marine Le Pen et Emmanuel Macron se font représenter. Les candidats doivent évoquer la place et le rôle de la chasse dans notre société.
franceinfo : Pourquoi ne pas avoir invité Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ?
Thierry Coste : On assume complètement. C'est toujours difficile d'entendre des gens parler énormément de la chasse dans les médias, mais ne jamais avoir accepté le moindre dialogue avec nous. On ne va pas être hypocrites. Quelqu'un qui vous crache dessus en permanence sans jamais vous avoir parlé, on dit quand même, à quoi ça sert de lui offrir une tribune alors que ce qui nous intéresse, c'est de parler sur le fond, ce n’est pas de parler des polémiques sur quelques propositions qu'on critique beaucoup, c'est de débattre sur le fond, sur la place de la chasse dans la biodiversité, dans la ruralité. Et pourquoi n'ont-ils pas pris leur téléphone depuis cinq ans ? J'ai fait beaucoup de débats avec Yannick Jadot. À chaque fois, je lui ai dit : "On est ouvert". C'est fou quand même, il ne doit pas avoir de téléphone.
Qu'attendez-vous des autres candidats ?
La chasse est un sujet de société, donc un sujet clivant, bien évidemment. C'est une activité rurale qui concerne 4 millions de personnes et on a à débattre de ce que l'on est demain, dans les cinq ans, dans les dix ans. On fait quoi sur la place de la chasse ? Comment on cohabite avec les autres utilisateurs ? Comment on débat avec les agriculteurs ou les forestiers ? La chasse est une activité qui est "conflictuelle" sur le terrain. Les dégâts de gibiers, ça va bientôt être 100 millions d'euros. Donc, on a de vrais sujets qui concernent l'agriculture, la forêt, les élus locaux et les autres utilisateurs de la nature. Le débat est ouvert.
Ce grand oral est aussi l'occasion d'évoquer les accidents de chasse ?
Bien sûr qu'on va aborder ce sujet parce que la cohabitation avec les autres utilisateurs de la nature est très importante. Elle se passe très bien dans la plupart des cas.
"On est à 7 ou 8 morts. C'est 7 ou 8 morts de trop, mais on a énormément réagi en matière de sécurité. L'inconvénient, c'est qu'effectivement, quand il y a une surmédiatisation autour d'un sujet aussi dramatique, il faut avoir un débat."
Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseursà franceinfo
Le débat, on le fera avec les candidats, mais on le fera surtout avec tous les autres utilisateurs de la nature dans les deux mois qui viennent, parce qu’on a un vrai débat d'information sur le bon usage. Je pars du principe qu'on peut chasser et aller se promener tous les dimanches et tous les jours fériés. Il faut juste qu'on l'explique bien. Et ensuite, quand on doit faire des compromis sur un certain nombre d'endroits, il faut qu'on le fasse parce que parfois, le partage n'est pas possible, parce qu'il y a une trop forte concentration. C'est ce qu'on fait dans les forêts domaniales. La chasse est interdite le week-end. Et ça ne pose aucun problème depuis 25 ans.
Vous avez été plutôt bien traités par Emmanuel Macron durant son quinquennat. Qu'attendez-vous de plus ?
Ce n'est pas compliqué. Il y a cinq ans, on avait 30 propositions à soumettre à tous les candidats parce que la chasse avait plein de sujets ouverts. Aujourd'hui, on a six points particuliers. Ça montre bien quand même que depuis cinq ans, on a fait beaucoup de boulot. Alors c'est à la fois l'action forte de Willy Schraen, le président de Fédération nationale, mais c'est aussi le soutien très fort du président de la République. Mais il n'a pas fait juste pour la chasse, il a fait ce que l'on demandait, qu'on intègre la chasse dans les politiques de biodiversité. On est rentré dans l'Office français de la biodiversité. Avant, on avait une majorité qualifiée dans un office de la chasse. On n'a plus que trois membres. On a développé une police de la nature qui est une police de la chasse aussi, qui est très bien. Effectivement, le bilan d'Emmanuel Macron est très bon. C'est d'ailleurs sans doute pour ça qu'on a beaucoup moins de propositions à formuler et qu'on est beaucoup plus dans comment on accompagne cette réforme qui a 5 ans et qui est plutôt très positive.
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