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Présidentielle 2022 : pourquoi Valérie Pécresse se retrouve avec une dette personnelle de cinq millions d'euros liée à sa campagne

Article rédigé par Pierre-Louis Caron
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La candidate LR Valérie Pécresse sur le plateau de l'émission "Elysée 2022" de France 2, le 5 avril 2022. (THOMAS COEX / AFP)

En plus du soutien de son parti, la candidate des Républicains a emprunté elle-même de fortes sommes pour financer sa campagne. Une pratique répandue et normalement peu risquée... sauf en cas de score en dessous de 5%.

Un trou de 7 millions d'euros. C'est la déroute financière déplorée par Valérie Pécresse et son parti, Les Républicains, après l'élimination de la candidate au premier tour de l'élection présidentielle, dimanche. A cause de son faible score – à savoir 4,79%, sous la barre fatidique des 5% des suffrages exprimés – la candidate de droite ne peut prétendre au remboursement de ses frais de campagne par l'Etat. Or, sur cette somme, pas moins de 5 millions d'euros ont été empruntés à titre personnel, assure Valérie Pécresse.

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Lundi matin, la candidate LR a donc fait appel à ses soutiens pour l'aider à rembourser ses dettes de campagne. "J'ai besoin de votre aide d'urgence avant le 15 mai", a-t-elle lancé à ses électeurs et, plus largement, à toute personne désirant aider sa formation politique. Franceinfo fait le point sur cette situation délicate pour Valérie Pécresse comme pour son parti.

Valérie Pécresse a emprunté en son nom

L'endettement personnel de Valérie Pécresse dans sa course avortée vers l'Elysée s'élève à 5,1 millions d'euros, souligne auprès de franceinfo Daniel Fasquelle, trésorier des Républicains. Une pratique tout ce qu'il y a de plus "normale", assure le cadre de LR, ajoutant que les précédents candidats du parti à l'élection présidentielle avaient eux aussi apporté des garanties financières personnelles.

Un prêt de 600 000 euros pour l'écologiste Eva Joly en 2012, un autre de 10,6 millions d'euros pour Marine Le Pen en vue de 2022... Si l'on retrouve cette pratique un peu partout sur l'échiquier politique, c'est parce que la loi prévoit que seuls les frais de campagne réglés par l'apport personnel d'un candidat (c'est-à-dire son argent propre, ses emprunts bancaires ou ses emprunts auprès d'une formation politique) peuvent être remboursés par l'Etat. Une règle qui avait par exemple forcé François Fillon à faire une croix sur le remboursement de 10 millions d'euros après l'élection présidentielle de 2017, car cette somme lui avait été donnée et non prêtée par LR.

Elle a aussi emprunté de l'argent à son parti

Pour financer sa campagne, Valérie Pécresse a d'abord reçu un don de 5,5 millions d'euros de la part des Républicains, une somme puisée dans une caisse "destinée autant à la campagne présidentielle qu'à celle des législatives", précise Daniel Fasquelle.

Mais la candidate a aussi emprunté 2,5 millions d'euros à son parti, une somme rondelette qu'elle ne devrait pas avoir à rembourser. "Ce qui a été prêté ne sera pas remboursé, puisque nous ne franchissons pas la barre des 5%" au premier tour, détaille Daniel Fasquelle. Pour en savoir plus sur les comptes de campagne de la candidate LR, il faudra attendre que ceux-ci soient déposés. Les candidats ont deux mois après l'élection pour effectuer ce dépôt auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Elle ne sera que très faiblement remboursée par l'Etat

Comme pour les neuf autres candidats éliminés dimanche, la candidate LR va recevoir une enveloppe d'argent public calculée en fonction du montant plafonné des dépenses électorales. Comme en 2017, ce remboursement forfaitaire ne peut dépasser 800 000 euros par candidat éliminé au premier tour avec moins de 5% des votes. Une aide suffisante pour certains petits candidats, mais qui reste anecdotique pour Valérie Pécresse, dont le coût de la campagne avoisinerait 14 millions d'euros au total, d'après son entourage.

Avec son appel aux dons, Valérie Pécresse espère donc gommer cette déconvenue financière. Du côté de LR, on assure que le parti a "les reins solides", même si cet incident "risque d'handicaper nos candidats aux législatives" précise Daniel Fasquelle, qui prévoit d'ores et déjà "un plan d'économies dans le budget 2022" ainsi qu'un appel aux dons pour ces candidats. Et pour Valérie Pécresse ? "Nous allons aussi la soutenir dans le cadre de sa campagne de dons", assure le trésorier de LR.

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