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Présidentielle 2022 : pourquoi se méfier, dimanche, de toutes les estimations avant 20 heures ?

Lors des dernières élections présidentielles en France, le jour du premier tour, anonymes et médias étrangers ont publié des premières estimations avant 20 heures. On vous explique pourquoi il faut s'en méfier.

Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les affiches de campagne des candidats à l'élection présidentielle française quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle française. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Dimanche 10 avril, à 20 heures, les médias français dévoileront les premières estimations des résultats du premier tour de l'élection présidentielle.

Mais avant cela, comme lors des dernières élections nationales en France, des anonymes sur les réseaux sociaux (avec le hastag #RadioLondres), mais aussi des médias étrangers, publieront peut-être des premières estimations du résultat de ce premier tour. Méfiez-vous de ces informations qui ne sont pas fiables et contraires à la loi.

Parce que les sondages "sortie des urnes" n'existent plus depuis plus de 20 ans

La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle, la CNCCEP et la Commission des sondages, dans un communiqué du 4 avril, ont rappelé l'interdiction de publier et de diffuser des sondages la veille et le jour des scrutins des premier et second tours. Dans ce communiqué, il est aussi rappelé que les principaux instituts de sondages ne réaliseront pas de sondages "sortie des urnes".

La Commission des sondages, que nous avons contactée, rappelle que ce procédé, qui consistait à interroger les électeurs sur leur choix à la sortie des bureaux de vote, n'existe plus en France depuis plus de vingt ans.

Ce procédé ne doit pas être confondu avec les estimations, dévoilées le soir de l'élection à partir de 20 heures et réalisées à partir du dépouillement des premiers bulletins de certains bureaux de vote sélectionnés au préalable, aussi appelés "bureaux tests" (parmi ceux qui ferment à 19 heures).

Parce que les estimations des médias étrangers ne sont pas fiables

Lors de la dernière élection présidentielle, en 2017, le média belge, la RTBF, avait dévoilé de premières estimations, selon "plusieurs enquêtes convergentes", le jour du premier tour de l'élection, dès 17 heures 30.

D'autres médias étrangers, suisses ou encore brésiliens, ont publié aussi de premières estimations des premier et second tours de notre élection présidentielle. La Commission des sondages considère que ces médias "cherchent à faire de l'audience en France le jour de l'élection" et que ces estimations "reposent uniquement sur les derniers sondages d'avant premier tour et ne sont donc pas suffisamment fiables pour être pris au sérieux."

Parce que cela pourrait vous coûter cher de partager ces estimations avant 20 heures

La CNCCEP et la Commission des sondages rappellent que la loi interdit la diffusion et la publication de "tout sondage" la veille et le jour du vote avant 20 heures. La divulgation de résultats ou de sondages est passible d'une amende de 75 000 euros. L'objectif est de "garantir la liberté de vote de chaque citoyen et la sincérité du scrutin."

Isabelle de Silva, rapporteure générale de la Commission de contrôle de l'élection, invitée de franceinfo ce vendredi 8 avril, a rappelé qu'il est aussi "interdit de diffuser ces sondages ou de les relayer en France." Elle ajoute "que c'est une interdiction qui existe depuis très longtemps en France et qui est mise en œuvre de façon rigoureuse par les médias."

Et sur les réseaux sociaux ? Isabelle de Silva indique que la CNCCEP "a donné des indications aux plateformes qui seront chargées de cette vigilance" pour faire en sorte que "ces bruits et ces sondages" ne soient pas relayés sur les réseaux sociaux le jour et la veille du vote, ce dimanche 10 avril.

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