Présidentielle 2022 : les principales réactions politiques après le premier tour
Les principaux soutiens des candidats se sont exprimés après l'annonce de la qualification d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés, dimanche 10 avril, pour le second tour de l'élection présidentielle. Le président sortant a récolté 27,41% des voix, selon les résultats provisoires du ministère de l'Intérieur (94% de bulletins dépouillés), et la candidate du Rassemblement national 24,15%. Jean-Luc Mélenchon est arrivé en troisième position (21,43%), devant Éric Zemmour (6,98%), Valérie Pécresse (4,76%) et Yannick Jadot (4,47%).
Rassemblement national : "Le temps du rassemblement est venu"
"C'est une belle performance avec une candidature concurrente, celle d'Éric Zemmour", a salué sur France 2 Louis Aliot. "C'est une nouvelle élection qui commence." Le maire RN de Perpignan a estimé que "ce deuxième tour est particulièrement important. La clarification est là." Il a estimé que le débat allait permettre d'aborder "des sujets très importants. On va reparler du pouvoir d'achat, des résultats de la politique d'Emmanuel Macron. J'engage toutes celles et ceux qui ne veulent pas voir monsieur Macron dans un deuxième mandat à se rassembler pour avoir une belle surprise au deuxième tour."
"Le temps du rassemblement est venu", a appelé sur franceinfoTV Philippe Ballard, conseiller régional Rassemblement national. "Pendant cinq ans, Emmanuel Macron a fracturé et dressé les Français les uns contre les autres." Il a promis que Marine Le Pen "accueille tous ceux qui sont sincèrement patriotes, qu'ils soient de droite ou de gauche" à voter pour elle au second tour. Après le temps de la campagne, "il y a le temps du rassemblement et du choix. Il en va de l'avenir de la France."
La France insoumise : "Aucune voix ne doit aller à l'extrême droite"
"Aucune voix ne doit aller à l'extrême droite car le peuple n'a rien à y gagner", a plaidé sur France 2 le député La France insoumise Adrien Quatennens, après l'annonce des résultats du premier tour. "Nous allons interroger nos sympathisants pour connaître la marche à suivre mais le vote pour l'extrême droite ne sera pas une option", a-t-il ajouté. "Il y a trois blocs dans ce pays. Il n'y a pas de majorité pour l'application du programme d'Emmanuel Macron et il doit en tenir compte. Aucune voix ne doit aller à l'extrême droite."
"On échoue à très peu mais on est en train de bâtir quelque chose qui va peser", a estimé de son côté sur franceinfo Éric Coquerel, député La France insoumise de Seine-Saint-Denis. Alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé à "ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen" mais pas clairement à voter pour le président sortant, Éric Coquerel juge que "c'est à monsieur Macron de se débrouiller pour essayer d'avoir les électeurs qu'il souhaite". La France insoumise "va faire une consultation avec trois propositions : vote blanc, vote nul, ou Macron".
Les Républicains : "Une soirée douloureuse"
"Je ne crois pas que le score d'Emmanuel Macron soit un score d'adhésion. Il a bénéficié du vote utile. Je ne considère pas que ce soit une victoire pour lui", a réagi Rachida Dati, maire Les Républicains du 7e arrondissement de Paris. La maire LR du 7e arrondissement de Paris s'est dite en colère : "Le débat a été confisqué." Évoquant le second tour, elle a jugé que "ce qui se joue ce soir, c'est l'avenir et le destin de la France." Elle a prévenu Emmanuel Macron : "Attention à continuer de voir les Français avec arrogance." Rachida Dati a appelé à voter pour le président sortant "avec beaucoup de gravité". "Mes différends avec lui sont moins graves que de voir arriver au pouvoir [le RN]."
De son côté, Jean-François Copé "appelle massivement à voter pour Emmanuel Macron". Invité de France 2, l'ancien ministre et membre des Républicains a reconnu "une soirée douloureuse" pour son parti. "Il faut qu'Emmanuel Macron comprenne que la partie n'est pas du tout gagnée pour lui", a-t-il aussi prévenu. "Il va falloir qu'il change sa manière de gouverner, pas aussi solitaire, avec un pacte de gouvernement."
Europe Ecologie - Les Verts: "Un échec et une déception"
"Aujourd'hui, la balle est dans le camp d'Emmanuel Macron. Il a tout fait pour avoir ce duel", a réagi sur France 2 Sandrine Rousseau, estimant que le président sortant "a fait monter l'extrême droite". Pour la finaliste de la primaire écologiste, "ce n'est pas au nom d'un simple barrage républicain qu'on peut demander à ces électeurs d'être le doigt sur la couture du pantalon. Je voterai Emmanuel Macron et j'appelle à ce qu'il n'y ait aucune voix qui aille vers l'extrême droite." Mais, ajoute Sandrine Rousseau : "C'est à [Emmmanuel Macron] d'aller chercher les électeurs et électrices qu'il a savamment humiliés pendant tout son mandat. Qu'il aille chercher les personnes qui ont eu moins d'APL, les personnes qui ont eu moins d'allocation chômage, les 'gilets jaunes' et tous les écologistes que la loi Climat a bafoués."
"C'est un mauvais résultat. C'est un échec et une déception, pas simplement pour les écolos mais aussi pour les combats que nous portons et risquent de pâtir de ce résultat", a reconnu sur France Inter Delphine Batho, porte-parole de Yannick Jadot et ancienne ministre de l'Écologie. "Il faut prendre le temps d'en tirer toutes les leçons et les enseignements." La députée des Deux-Sèvres a estimé que les écologistes n'ont "pas réussi à imposer dans le débat [...] les constats avec suffisamment de puissance sur l'état d'urgence écologique" mais aussi qu'ils n'ont "pas suffisamment marqué notre différence et ce qui nous distingue de l'ensemble du paysage politique". Delphine Batho a appelé à voter Emmanuel Macron pour "empêcher l'extrême droite d'accéder aux responsabilités en France". Elle a alerté : "Rien n'est joué et le danger est réel."
Reconquête ! : "C'est un vote d'espoir"
"On accueille ce résultat avec beaucoup d'humilité. C'est un vote d'espoir. Nous sommes en quatrième position, très loin devant les vieux partis qui existent depuis des décennies", s'est félicité sur France 2 Guillaume Peltier, vice-président du parti Reconquête !. Lors de cette campagne, Éric Zemmour "a posé des mots et des actes qui lui donneront raison, vous le verrez dans les mois et les années qui viennent. Je suis très fier d'accompagner un homme aussi honnête, sincère et courageux qui prend ses responsabilités puisque par amour de la France et malgré nos différences nous appelons à voter Marine Le Pen pour battre Emmanuel Macron."
"Nous sommes déçus, le score n'est pas bon", a reconnu de son côté Antoine Diers, porte-parole de Reconquête !. "Des moments de radicalité de notre candidat nous ont fait beaucoup de mal", a-t-il analysé. Cependant, pour lui, "quelque chose est né" durant cette campagne. "C'est l'union des droites." Dans cette idée, Nicolas Bay, ancien cadre du RN et actuel vice-président du parti d'Éric Zemmour, a appelé à voter pour Marine Le Pen. "L'objectif premier, dans les quinze jours qui viennent, c'est de ne pas donner une voix pour Macron", a-t-il assuré. "Il en va de l'avenir de la France."
Marlène Schiappa : "La réélection d'Emmanuel Macron n'est pas acquise"
"La réelection d'Emmanuel Macron n'est pas acquise", a prévenu Marlène Schiappa sur France 2, après l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle. "Il nous revient maintenant de convaincre ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et d'autres", a ajouté la ministre déléguée à la Citoyenneté. "Je remercie celles et ceux qui ont choisi Emmanuel Macron dès le premier tour. Je respecte aussi ceux qui ont fait un autre choix, c'est la démocratie."
"Il faut entendre avec énormément d'humilité et de précision, ce que nous disent les électeurs ce soir", a alerté sur franceinfo Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture. "À l'évidence, ce pays est divisé. L'abstention (26%) est beaucoup trop élevée et je respecte l'ensemble de ces alertes exprimées", a-t-il ajouté. Alors que le second tour est dans deux semaines, il a jugé que le projet de Marine Le Pen "nous amène dans le mur" et celui d'Emmanuel Macron "tend à répondre à l'ensemble des questions".
Stéphane Le Foll : "La gauche est loin d'être en capacité de pouvoir aspirer à gouverner"
"Le résultat de ce soir était attendu pour ce qui est d'Anne Hidalgo. La surprise c'est plutôt le fait que le vote utile a joué contre Valérie Pécresse de manière très claire", a estimé sur France 2 Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans. "La jambe droite d'Emmanuel Macron s'est considérablement renforcée. L'effondrement de Valérie Pécresse en est la preuve. Quant à la gauche, si on fait le total des voix on est loin d'être en capacité de pouvoir aspirer à gouverner. Il y a quelque chose qui ne va pas et c'est une réflexion qu'il va falloir conduire. Il faut que les socialistes et la gauche se mobilisent pour les législatives." Au second tour, Stéphane Le Foll votera "Emmanuel Macron, pas pour [lui] mais parce qu'il porte une responsabilité".
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