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Présidentielle 2022 : "La France vivra moins bien si madame Le Pen est élue présidente" et elle "peut gagner", s'inquiète Édouard Philippe

L'ancien Premier ministre ne comprend pas "celles et ceux qui renvoient dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Cela m'effraie".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Edouard Philippe, maire du Havre, ancien Premier ministre, et chef du parti Horizons, sur France Inter le 13 avril 2022. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

Le second tour de l'élection présidentielle "n'est pas joué", a alerté Édouard Philippe, maire du Havre et ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, invité mercredi 13 avril sur France Inter, et ce malgré le "bon score" du président sortant au premier tour (27,85% des voix) face à Marine Le Pen (23,15%). Pour lui, "cette élection est encore très ouverte et il faut faire campagne pour éviter à la France de se donner à Marine Le Pen", ce qui serait "assez dangereux", selon ses termes. "Je pense qu'elle peut gagner l'élection présidentielle et je pense que toute personne qui dirait que, par nature, elle ne peut pas la gagner, se tromperait et serait totalement inconséquente", a ajouté Édouard Philippe, appelant à prendre cette élection et les Français "au sérieux". 

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Selon lui, "le front républicain existe encore" mais "manifestement" pas "avec la même vigueur qu'en 2002", lorsque le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen s'est qualifié au second tour derrière Jacques Chirac et devant Lionel Jospin. S'abstenir, "n'est pas un choix neutre", a ajouté Édouard Philippe. "La France ne sera pas la même si Marine Le Pen est élue présidente, dans ses alliances internationales, dans sa gestion du marché du travail, des problèmes sociaux, la France vivra moins bien si madame Le Pen est élue présidente", a-t-il insisté. "Ce sera une France très différente" par rapport à celle d'Emmanuel Macron, "une France différente dans sa paix civique", a répété l'ancien Premier ministre. 

Emmanuel Macron ne "rétropédale" pas sur les retraites

Alors que Marine Le Pen, de son côté, a dénoncé "la manœuvre" d'Emmanuel Macron sur la question des retraites, "pour tenter de récupérer ou d'atténuer l'opposition des électeurs de gauche", Édouard Philippe a estimé que son candidat "ne rétropédalait pas", même s'il a fait savoir qu'il était prêt à "bouger" sur ce sujet. Selon lui, "le président ne revient pas en arrière sur deux points" : d'abord sur l'idée que "le système des retraites doit être équilibré, sans faire baisser les pensions et sans augmenter les cotisations pour les salariés" et ensuite sur l'idée que "si l'on veut créer de la prospérité qui sera redistribuée, réinvestie, il faut accepter l'idée de travailler plus longtemps". Emmanuel Macron "dit seulement qu'il doit y avoir une discussion sur le rythme, sur la méthode", envisageant le référendum comme moyen "d'interroger les Français", a précisé Édouard Philippe.

"Je ne sais pas si ce sont les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui feront la différence", a par ailleurs estimé Édouard Philippe concernant le candidat insoumis, présenté comme "l'arbitre" du second tour, après avoir totalisé 21,9% des voix au niveau national au premier. Jean-Luc Mélenchon est par ailleurs arrivé en tête devant Emmanuel Macron dans la ville du Havre ce qui n'a "pas du tout surpris" le maire de la ville, puisqu'en 2017 "c'était déjà le cas". Pour lui, "le second tour est une deuxième élection et tous les Français peuvent y participer qu'ils aient voté pour Jean-Luc Mélenchon ou pas".

"Les Français votent, ce sont eux qui font le choix et personne d'autre. S'ils considèrent que ce choix n'en est pas un, que la France ne sera pas différente, moi je ne le crois pas"

Édouard Philippe, ancien Premier ministre

à franceinfo

L'ancien Premier ministre avoue ne "pas comprendre celles et ceux qui renvoient dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Cela m'effraie". "Ils ne sont pas identiques, ils ne feront pas la même chose et les conséquences pour nos concitoyens ne seront pas les mêmes", a-t-il conclu. 

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