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Présidentielle 2022 : à Jarnac, Anne Hidalgo invoque François Mitterrand et le souvenir de l'union de la gauche

La candidate du Parti socialiste a rendu hommage à François Mitterrand. Devant l'échec à ce stade d'une primaire, elle a souligné qu'en 1981, celui qui reste une figure tutélaire de la gauche "a prouvé que pour pouvoir conquérir le pouvoir, il faut se rassembler".

Article rédigé par franceinfo - Benjamin Mathieu, à Jarnac (Charente)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Anne Hidalgo devant la tombe de François Mitterrand à Jarnac (Charente), le 8 janvier 2022. (YOHAN BONNET / AFP)

C'est la première visite de la maison natale de François Mitterrand pour Anne Hidalgo, à Jarnac (Charente). La maire de Paris et candidate à l'élection présidentielle 2022 n’est pas à proprement parler une mitterrandienne de la première heure, mais alors que l’idée d’une primaire à gauche pour départager tous les candidats semble au point mort, elle a fait de ce déplacement un symbole, là où le premier président socialiste de la Ve République est né et là où il est enterré.

Après la maison natale, Anne Hidalgo, "heureuse d'être là", se rend ensuite au cimetière de Jarnac, devant la tombe de François Mitterrand, décédé il y a 26 ans jour pour jour. La pluie se met alors à tomber et un militant casse malencontreusement une verrière. Le sénateur Patrick Kanner n'y voit pas de mauvais présage. "Le verre cassé, ça porte bonheur. Et ce n'est pas parce qu'il y avait une gerbe de François Hollande que, pour autant, il faut tout lui mettre sur le dos", plaisante-t-il.

"S'inspirer" de François Mitterrand

Anne Hidalgo ne vient pas ici par hasard. François Mitterrand a réussi là où elle échoue pour le moment. Premier président de gauche de la Ve République, il avait été élu le 10 mai 1981 grâce à l'union de la gauche et sur la base du programme commun des socialistes et des communistes. "La femme politique de gauche que je suis ne peut pas ne pas s'en inspirer, explique Anne Hidalgo. Il l'a dit avant tout le monde et il l'a prouvé : pour pouvoir conquérir le pouvoir, il faut se rassembler."

La primaire des candidats de la gauche dont elle a relancé l'idée ne se fera pas. L'écologiste Yannick Jadot n'en veut pas, mais la maire de Paris refuse encore de l'admettre complètement. "Tant qu'il est possible de l'organiser, il faut l'organiser. Mais j'entends le refus. Je regrette que Yannick Jadot endosse cette responsabilité qui devrait quand même nous amener à nous dépasser les uns et les autres."

"Une primaire n'a de sens que si elle sert à avoir un candidat commun, un candidat unique et non à ajouter des candidatures."

Anne Hidalgo

à franceinfo

"Evidemment, si dans cette primaire les Verts autour de Yannick Jadot ne sont pas présents, cela ne s'appelle plus une primaire, reconnaît à regret Anne Hidalgo. En tous les cas ce n'est pas cette primaire qui permettrait d'avoir ce candidat unique." Pour l'heure, les prétendants à gauche ne progressent pas dans les sondages, et Anne Hidalgo (4,5%) est nettement derrière Yannick Jadot (8%).

Son père avait réussi l'union de la gauche, Mazarine Pingeot, la fille de François Mitterrand, ne se fait guère d'illusions. "Le constat est en ce moment plutôt triste pour nous, mais on ne perd pas espoir, assure-t-elle. Objectivement, c'est un peu compliqué pour les prochaines échéances, mais bon, ça participe du travail de reconstruction. Après, on n'est jamais à l'abri d'une surprise."

L'entourage d'Anne Hidalgo veut encore y croire. "Les sondages en janvier n'ont jamais donné le résultat, souffle Rachid Temal, sénateur du Val-d'Oise, sur le trajet entre le cimetière et la maison de François Mitterrand. La présidentielle est longue, jouons le match jusqu'au bout. Laissons les Français trancher les questions et vous verrez le résultat à la fin." Mais quant à revenir ici en 2023 comme présidente de la République, le chemin est encore long.

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