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"La politique s’affaiblit, la démocratie se réduit", s'inquiète François Hollande

Dans l'avion qui le ramenait de Rio à Paris, le chef de l'Etat a fait quelques confidences sur la prochaine présidentielle à des journalistes qui l'accompagnaient.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République, François Hollande, dans la cour de l'Elysée, le 22 juillet 2016. (MAXPPP)

Candidat à un second mandat ou pas ? François Hollande l'assure : il n'a toujours pas pris sa décision. Dans l'avion qui le ramenait à Paris, samedi 6 août, après deux jours passés à Rio, le chef de l'Etat n'a pas hésité à évoquer l'élection présidentielle de 2017 devant des journalistes qui l'accompagnaient. Mais "ce n’est pas au cœur de l’été que je vais prendre ma décision. J’ai le temps nécessaire pour construire une décision et la justifier dans un sens ou dans l’autre", juge François Hollande, cité par Le Monde.

Son bilan lui permettra-t-il de se représenter ? Le président de la République, qui avait un temps posé une inversion de la courbe du chômage comme condition, semble aujourd'hui avoir d'autres critères. Pour lui, "les résultats ne suffisent pas". Une deuxième candidature doit être "fondée sur d’autres arguments que la seule légitimité, la constance, la réussite, si tant est qu’elle puisse être démontrée", ajoute-t-il selon Le Parisien"Si on n’a pas les résultats, tout paraît prétexte. Mais ça ne suffit pas pour autant", dit-il. Pour François Hollande, l'élection ne se jouera donc pas tant sur son bilan que "sur cette question : dans quel pays veut-on vivre ?"

"Il faut changer la démocratie"

Et sur ce point, alors que l'extrême droite pourrait arriver en tête au premier tour, le chef de l'Etat compte bien mettre en garde le pays contre "la tentation autoritaire, qui est un phénomène mondial". "La politique s’affaiblit, la démocratie se réduit. Il faut réinventer beaucoup de choses. Ce n’est pas la politique qu’il faut changer, c’est le rapport à la démocratie, les modes d’expression. Il faut changer la démocratie, pas la restreindre, dit-il, toujours selon les propos rapportés dans Le Monde. Il y a une déconnexion entre le temps parlementaire, exagérément long, et le temps participatif citoyen, exagérément court."

Sur le plan tactique, conscient du fort risque d'un nouveau "21 avril", François Hollande souhaite "qu’il y ait le moins de candidats possible" à gauche. Et pour cela, l'ancien premier secrétaire du PS compte à nouveau sur la fameuse synthèse. "L’électorat de gauche est dispersé par définition. Il n’y a pas une sensibilité qui doit prendre le dessus sur une autre. Il faut faire une synthèse !", prône-t-il selon Le Monde. En revanche, pas question pour lui de rester sur le devant de la scène en cas de défaite en mai 2017 : "Etre battu ou ne pas être candidat, ça exige une retraite. Je ne me vois pas être dans la situation de briguer un mandat législatif ou le poste de premier secrétaire" du PS, conclut-il en souriant.

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