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"Éric Zemmour représente exactement l'idée que je me fais de ce qui est nécessaire pour la France", lance Lorrain de Saint Affrique

Exclu du Front national en 1994, il a annoncé dans les colonnes du "Point" son ralliement au candidat d'extrême droite.

Article rédigé par franceinfo
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Lorrain de Saint Affrique, le 6 février 2020, à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Éric Zemmour "représente exactement l'idée que je me fais de ce qui est nécessaire pour la France" indique samedi 12 février soir sur franceinfo Lorrain de Saint Affrique, exclu du Front National en 1994 et proche de Jean-Marie Le Pen, qui a annoncé dans un entretien au magazine Le Point son ralliement au candidat d'extrême-droite.

franceinfo : Que trouvez-vous chez Eric Zemmour que vous ne trouvez pas au Rassemblement national ?

J'ai été exclu du Front national par Jean-Marie Le Pen en 1994 et je n'ai jamais ensuite été réintégré. C'était une exclusion perpétuelle. Je ne suis pas du tout dissident du Front national ou du Rassemblement national. Le temps passe. Je connais Eric Zemmour depuis 30 ans, nous nous connaissons bien, c'est une des raisons de mon ralliement. En 1986, Jean-Marie Le Pen disait que "la confiance ne se décrit pas, ça se ressent." On a ou on n'a pas confiance. J'ai confiance en Eric Zemmour. J'ai écouté tout à l'heure son meeting à Saulieu : il n'y a pas un mot que je penserais vouloir changer. Il représente exactement l'idée que je me fais de ce qui est nécessaire pour la France. Je souhaite évidemment qu'il rencontre le succès, qu'il soit élu président de la République et, dans une hypothèse, j'ai entamé une procédure régulière pour obtenir l'investiture pour les élections législatives.

Vous avez cette investiture ?

C'est un processus qui commence. Pour une jeune organisation comme Reconquête qui atteint des scores incroyables, on a dépassé les 90 000 adhérents, la méthode va beaucoup compter. Il faut tout de suite jouer collectif, il ne faut pas rentrer dans des conflits d'égo et ambitions qui ne correspondraient pas à la chaleur de ce mouvement. J'attends de passer par les instances qui se mettent en place. J'expliquerai mon projet, mon désir. Je situerai l'endroit où je souhaite exercer éventuellement ce mandat de parlementaire, à un moment où l'Assemblée nationale, telle qu'elle peut exister par la volonté d'un président qui serait Eric Zemmour, peut jouer un rôle tout à fait différent que ces chambres d'enregistrement qui n'ont fait jusqu'à présent qu'accompagner, par voie législative, le déclin.

C'était important d'attendre, d'étaler les annonces de ralliement ?

Le discours de Villepinte [début décembre] a joué un rôle très important dans ma prise de décision. J'ai été très impressionné à la fois par le public et par la qualité du discours d'Eric Zemmour. J'ai eu le sentiment à ce moment-là qu'il avait intégré et compris les codes de la fonction présidentielle. J'avais en souvenir une expérience un peu inverse, lorsque les amis de Marion Maréchal avaient réuni un millier de personnes dans le cadre d'une convention de la droite qui devait illustrer l'union des droites, Eric Zemmour m'avait déçu car son intervention était un peu brutale, mal dite, peu performante. Et je retrouve aujourd'hui quelqu'un qui me convainc complètement et qui réussit même à nous enthousiasmer.

Il n'y a plus de brutalité pour vous chez Eric Zemmour ?

Je ne crois pas. Il a utilisé des marqueurs forts pour sa campagne. En regardant son meeting à Saulieu ce samedi, j'avais le sentiment d'une bienveillance tranquille et forte. Il entre maintenant dans le concret de la vie des Français, sans perdre ce fil historique essentiel. Il a évoqué le souvenir de Vauban. Ce rattachement, cette continuité de l'histoire de France pour essayer d'en provoquer le redressement, au nom des plus grandes années. Ça me paraît être un élément indispensable pour toucher le cœur des Français et pour donner sa véritable dimension à cette campagne présidentielle si particulière, si critique. C'est une campagne charnière.

Faire référence à des figures de l'Ancien régime lorsqu'on brigue la présidence de la République, ce n'est pas problématique ?

Beaucoup de gens pensent que la France a commencé en 1789. Non, la France ne s'est pas arrêtée en 1789 et elle n'a pas non plus commencé en 1789. La forme républicaine du régime n'est pas mise en cause par Eric Zemmour. Il termine ses meetings par : "Vive la République, mais surtout, vive la France !" La République est un régime, il n'est pas en cause, mais au-dessus de la République, il y a la France. Comme le disait de Gaulle, la France sans les Français, ça n'existe pas. Les Français d'aujourd'hui, il convient de leur demander l'effort leur permettant de retrouver la grandeur de leur propre pays et donc leur propre grandeur, leur propre paix civile, leur propre identité, tous ces thèmes que je retrouve dans la campagne d'Eric Zemmour.

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