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Recours aux cabinets de conseil : Nicolas Dupont-Aignan "attend que le parquet financier ouvre une enquête"

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Article rédigé par franceinfo
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Pour le candidat Debout la France, Emmanuel Macron "n'est pas apte à diriger l'Etat" s'il "ne comprend pas qu'il y a un problème moral dans un État à dépenser un milliard d'euros pour des cabinets d'étude".

"J'attends que le parquet [national] financier ouvre une enquête sur le motif : 'Comment se fait-il qu'un président de la République multiplie par 3,7 entre 2018 et 2021 les crédits pour les conseils en stratégie ?'", a déclaré Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France à la présidentielle, ce mercredi sur franceinfo.

>> L'article à lire pour comprendre la polémique sur le cabinet McKinsey, qui parasite la campagne d'Emmanuel Macron

Dans son rapport, la commission d'enquête du Sénat sur l'influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques indique qu'"en 2021, les dépenses de conseil de l’État au sens large ont dépassé le milliard d’euros". Elle souligne qu'"au sein de cette enveloppe, les dépenses de conseil les plus stratégiques (445,6 millions d’euros) augmentent significativement". Cela comprend "le conseil en stratégie et organisation" qui "a été multiplié par 3,7 depuis 2018".

Autre "motif", selon Nicolas Dupont-Aignan : "Comment se fait-il qu'on retrouve [le cabinet de conseil] McKinsey a beaucoup d'endroits alors qu'il a fait des prestations gratuites pour l'Élysée, qu'il l'a aidé [Emmanuel Macron] dans sa campagne de 2017 ?". À la fin de cette campagne, les "MacronLeaks", piratage et fuite de documents d'En Marche!, ont révélé la collaboration entre des membres de McKinsey et le parti lancé par le candidat Emmanuel Macron, comme le souligne une enquête du journal Le Monde. Dans cette même enquête, on apprend que McKinsey "rend" aujourd'hui "quelques services à la présidence de la République, mais gratuitement".

"Un problème moral"

"S'y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", a lancé le président-candidat, en réponse à ses détracteurs, dimanche sur France 3. "Si Emmanuel Macron ne comprend pas qu'au-delà même du pénal, il y a un problème moral dans un État à dépenser un milliard d'euros pour des cabinets d'étude, à les augmenter démesurément [ces dépenses] alors qu'on connait tous ses liens avec ces cabinets, je crois qu'il n'est pas apte à diriger l'État", a rétorqué Nicolas Dupont-Aignan.

Selon lui, "ce qui est extravagant dans la réaction d'Emmanuel Macron sur McKinsey, sur le rapport du Sénat, c'est qu'il résonne en pénal mais moralement, ça ne le choque pas d'avoir refusé, par exemple, la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH)" alors qu'"à l'Assemblée nationale, tous les groupes politiques étaient d'accord pour le voter". "Le gouvernement dit '800 millions d'euros, c'est trop cher pour les handicapés' et il donne un milliard d'euros en 2021 à des cabinets d'études", s'est-il indigné. Le coût de la déconjugalisation de l'AAH est en réalité estimé à 700 millions d'euros, dans un rapport de la Commission des affaires sociales sur la proposition de loi, modifiée par le Sénat, portant diverses mesures de justice sociale.

À l'image de Xavier Bertrand, soutien de Valérie Pécresse, Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé "un scandale d'état". S'il accède à l'Élysée, il promet d'"arrêter les cabinets d'étude". "Avec ça [l'argent économisé], j'augmente l'aides aux handicapés, qui sont en dessous du seuil de pauvreté", a-t-il indiqué.

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