Présidentielle 2022 : les candidats en opération séduction lors d'un grand oral devant le Medef
Le Medef, première organisation patronale, reçoit lundi les candidats à l'élection présidentielle. Chacun doit présenter son programme économique pour convaincre les chefs d'entreprise.
Quelles sont les propositions des candidats à l'élection présidentielle 2022 en matière économique ? Pour y voir plus clair, le Medef, première organisation patronale, a invité, plusieurs candidats qui briguent l'Élysée à un grand oral, lundi 21 février 2022. Tour à tour, ils ont détaillé pendant une trentaine de minutes, au cœur de l'incubateur de start-up Station F à Paris, devant les chefs d'entreprise les mesures qu'ils comptent mettre en place. Au total, six d'entre eux se sont succédé à la tribune avec pour tous le même objectif : séduire.
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À droite, certains des candidats présents n'y sont pas allés par quatre chemins. "À vous de conquérir le monde, à l'État de vous donner les moyens de cette liberté et de cette conquête", a ainsi lancé Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national. Celle qui prônait la sortie de l'euro il y a encore cinq ans a sorti des habits neufs en matière de politique économique. "Représentants des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, vous êtes - je le dis très simplement, mais très clairement - le poumon de notre économie." Cette nouvelle vision passe aussi par une baisse des impôts de production, ce qui - cela tombe bien - est une des revendications fortes du Medef.
Personne à droite n'a d'ailleurs oublié de satisfaire cette demande. Celui qui va le plus loin est Éric Zemmour, avec une baisse de 30 milliards sur cinq ans. En revanche, Valérie Pécresse est celle qui entre le plus dans les détails techniques. La candidate Les Républicains, diplômée de la prestigieuse école de commerce HEC, n'oublie d'ailleurs jamais qui est son véritable adversaire dans le cœur des chefs d'entreprise : Emmanuel Macron, l'absent du jour. "Le sujet aujourd'hui est que la politique du président de la République, telle qu'elle s'est faite dans le quinquennat, a été financée par des déficits et de la dette. Seulement un quart de l'augmentation de la dette est lié à la crise du Covid-19, selon les rapports qui ont été rendus. Les trois autres quarts, c'est de la fuite en avant. Le sujet est donc de reprendre la main sur les dépenses publiques."
Écologie et hausse des salaires à gauche
À gauche, en revanche, on fait un peu moins les yeux doux au patronat. Ainsi, le communiste Fabien Roussel parle de taxer davantage les grandes entreprises que les petites. "Plus on est gros, plus on paye", plaisante-t-il. De son côté, l'écologiste Yannick Jadot développe son principe de bonus malus fiscal climatique : "Quand on a des baisses de fiscalité qui bénéficient parfois davantage à des entreprises qui font peu d'efforts sur le climat plutôt qu'à des entreprises qui font des efforts sur le climat, c'est un signe d'impuissance publique et - au fond - d'inaction climatique. Je veux sortir de ça. J'assume."
Les candidats de gauche assument également la nécessité d'augmenter les salaires. Ce sera aux entreprises de le faire, selon eux, mais ça passera par la négociation des accords de branche, selon Anne Hidalgo. La socialiste a d'ailleurs commencé son discours par une promesse : ne pas augmenter la fiscalité sur les entreprises. On était donc, tout de même, dans une opération séduction. Absent de dernière minute, Jean-Luc Mélenchon, "pas disponible" selon le Medef souhaitait envoyer un représentant, une option refusée par les organisateurs.
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