Présidentielle 2022 : dans les coulisses du dépôt des parrainages au Conseil constitutionnel
Les candidats à la présidentielle ont encore quelques jours pour recueillir les 500 parrainages pour avoir le droit de se présenter. C'est au Conseil constitutionnel qu'ils sont réceptionnés et font l'objet d'une vérification attentive.
Le Conseil constitutionnel a annoncé mardi 1er mars qu'Éric Zemmour, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan avaient dépassé le seuil des 500 parrainages d'élus. Il sont donc 11 pour l'instant à disposer de ce précieux sésame, principale condition pour se présenter à l'élection présidentielle. Mais certains comme Philippe Poutou, François Asselineau et Christiane Taubira sont encore loin du compte. Les élus ont jusqu'au vendredi 4 mars pour envoyer les précieux sésames directement au Conseil constitutionnel qui nous a ouvert ses portes.
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C'est l'arrivée du facteur qui lance la journée. Dès la sortie de sa camionnette, il est entouré par des gendarmes de la Garde républicaine. Dans son bac, il y a plusieurs centaines d'enveloppes : "Il y en a 208 aujourd'hui." Elles sont recomptées et pointées. L'une d'elle est déjà écartée. "Elle n'est pas comptabilisée parce qu'elle n'est pas conforme, c'est un collage", explique-t-on au Conseil constitutionnel. Un parrainage en moins pour François Asselineau.
Une vérification minutieuse
La suite se déroule au 4e étage où les enveloppes sont enfin ouvertes par une machine. "Il y a un formulaire par enveloppe, un modèle qui est imprimé sur un papier filigrane", explique un employé du Conseil constitutionnel. Sur les précieux formulaires, le nom du candidat soutenu. Ils sont répartis dans des bannettes.
Les cases dédiées à Anne Hidalgo, Valerie Pécresse ou Emmanuel Macron se remplissent vite, tandis que les bannettes Marine Le Pen ou Christiane Taubira n'accueillent que quelques feuilles. D'autres formulaires sont mis de côté car incomplets, nous explique le secrétaire générale de l'institution Jean Maïa : "Le cas qui est assez fréquent est celui du formulaire qui nous arrive sans nom d'élu ou encore plus fréquent, c'est le cas où il n'y a aucun nom de candidat. Sans doute est-ce pour eux le moyen de marquer le fait qu'ils ne veulent soutenir personne."
Des fiches sans nom, ou avec des erreurs, dans le bureau d'à côté, rien n'échappe à l'œil avisé de Stéphane qui "regarde tout" : "Par exemple, il y a un parrainage qui est daté de 2020 ou un maire qui n'a pas mis sa commune. Ce sera contrôlé par le rapporteur adjoint. Il y aussi ce formulaire qui a été envoyé mais sur un format de 2017." Dans chacun de ces cas, les élus vont être directement appelés pour vérifier qu'il s'agit bien d'erreur d'inattention. Tous les cas problématiques remontent jusqu'aux neuf Sages du Conseil constitutionnel qui se réunissent deux fois par semaine pour valider ou non les précieux parrainages, avant leur publication sur Internet.
Ce processus s'achèvera donc le 4 mars, c'est aussi avant cette date que les candidats doivent envoyer leur déclaration de candidature, accompagné d'une déclaration de situation patrimoniale et d'une déclaration d'intérêts et d'activité.
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