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Présidentielle : se rendre en Outre-mer permet de "capitaliser le vote protestataire", affirme une chercheuse

Selon Christiane Rafidinarivo, ces départements qui rassemblent près de deux millions de votants connaissent une importante "volatilité des votes".

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Melenchon, le leader de la France insoumise, discute avec un vendeur de noix de coco dans un marché de Riviere-Pilote, en Martinique, samedi 18 décembre 2021. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Les visites en Outre-mer sont "un passage qui peut être très favorable aux candidats", a déclaré sur fanceinfo, samedi 18 décembre, Christiane Rafidinarivo, chercheuse au CEVIPOF de Sciences Po, alors que Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF) étaient en campagne respectivement à La Réunion, à Mayotte, en Guadeloupe et en Martinique.

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Ces territoires qui rassemblent "1,7 million de votants, et presque 2 millions si on compte les connaissances et les amis" sont d'autant plus importants pour eux "qu'ils ont déjà été candidats." Ils ont un électorat qu'ils souhaitent "mobiliser pour ensuite conquérir les abstentionnistes", selon la chercheuse.

Un déplacement "judicieux" pour Emmanuel Macron

Christiane Rafidinarivo ajoute que les déplacements en outre-mer ont aussi l'avantage de mobiliser un vote d'opposition au gouvernement : "ça fait partie de la stratégie de conquête de voix". Chez Marine Le Pen comme chez Jean-Luc Mélenchon l'objectif est, dit-elle, de "capitaliser le vote protestataire."

D'après cette chercheuse, c'est d'autant plus vrai que les outre-mer connaissent une importante "volatilité des votes". Il est important pour ces candidats d'être bien identifiés "afin de capter cet électorat qui soit s'abstient, soit se décide au dernier moment." Ces électeurs et électrices ne sont pas, affirme-t-elle, "ancrés dans une fidélité politique" et s'intéressent beaucoup "à l'offre programmatique et à l'offre politique émotionnelle" des candidats.

L'Outre-mer sera aussi un passage important pour la campagne d'Emmanuel Macron, avance Christiane Rafidinarivo. Même si ce n'est pas "un devoir, ce serait judicieux, surtout qu'en tant que président sortant il a un bilan ultra-marin dont il peut faire état". Elle pense également que le chef de l'État dispose d'un capital sympathie important quand bien même LaREM "est très peu ancrée en outre-mer".

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