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Présidentielle : le Parti socialiste "est proche de la scission"

Manuel Valls a déclaré mercredi son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle. Il renie ainsi la charte signée lors de la Primaire de la Gauche, et dans laquelle il s'engageait à soutenir son vainqueur. Pour le politologue, Gérard Grunberg, le PS "se dirige vers un processus de scission".

Article rédigé par franceinfo
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Manuel Valls et Benoît Hamon au siège du parti socialiste le 29 janvier 2017. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Manuel Valls ne soutiendra pas Benoît Hamon à l'élection présidentielle. Le finaliste défait de la primaire de la gauche a annoncé mercredi 29 mars qu'il allait voter pour Emmanuel Macron au premier tour.

Invité de franceinfo, le politologue Gérard Grunberg, spécialiste de la gauche, estime que le Parti socialiste "est divisé comme il n'a jamais été".

franceinfo : Le PS est-il en pleine décomposition ?

Gérard Grunberg : Il est proche de la scission. Il est divisé comme il n'a jamais été depuis sa re-création en 1971. À partir du moment où un certain nombre de membres du Parti socialiste, et non des moindres, refusent de voter pour le candidat socialiste à la prochaine élection, c'est bien vers un processus de scission que l'on se dirige

Les deux gauches, incarnées par les deux finalistes de la primaire, sont-elles irréconciliables ?

Elles le sont depuis longtemps, mais tant qu'il y avait un leader, un centre dans le parti qui tant bien que mal faisait les synthèses. Mais maintenant qu'il n'y a plus de faiseur de synthèses, on voit bien qu'il y a deux gauches irréconciliables. Et je crois qu'elles le sont vraiment devenues avec les tentatives de la gauche du parti de voter une motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls et de le faire tomber. À partir de là s'est mis en place un processus de rupture qui mène forcément à une scission.

Comment imaginez-vous la suite ?

De toute façon ce ne sera plus le parti d'Épinay, le parti capable de faire co-exister une gauche et une droite. La gauche du parti incarnée par Benoît Hamon est en grande difficulté si Jean-Luc Mélenchon arrive devant à l'élection présidentielle. Et ce qu'on appelait la droite du parti est aussi en difficulté, parce qu'il faudra qu'elle s'impose face à un Macron qui n'est pas très ouvert. Le Parti socialiste tel qu'on l'a connu va cesser d'exister à mon avis. Alors y aura-t-il une recomposition ? Je ne suis pas sûr. On parle beaucoup des gauches irréconciliables au sein du PS, mais maintenant il y a aussi deux gauches irréconciliables entre La France insoumise et ce qui reste du Parti socialiste.

"Manuel Valls se mettra peut-être en congé du parti, mais il sera très difficile de l'exclure, parce que l'on arrive aux législatives." Gérard Grunberg, politologue, spécialiste de la gauche à franceinfo

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