Présidentielle : "Il faut dire que le 'grand remplacement', ce n'est pas nous", réclament Xavier Bertrand et Jean-François Copé à Valérie Pécresse
La candidate LR a utilisé ce terme issu d'une théorie complotiste et raciste lors de son meeting au Zénith de Paris, dimanche. Un usage critiqué au sein même de son parti.
Ambiance tendue au sein des Républicains. Lors d'une réunion stratégique du parti, lundi 14 février, Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont appelé Valérie Pécresse, la candidate LR à la présidentielle, à se repositionner après son emploi de l'expression controversée "grand remplacement" lors de son premier grand meeting de campagne au Zénith de Paris, la veille.
"Face à ces questions vitales" qui attendent la France, "pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au 'grand remplacement'", a affirmé la candidate lors de son discours. "Il faut clarifier, dire que le 'grand remplacement', ce n'est pas nous", lui a rétorqué lundi matin Xavier Bertrand, son conseiller sur le travail et les territoires, lors de cette réunion lundi au QG de la candidate, en présence de tous les ténors de la campagne.
"Ce n'est pas une candidate de synthèse qui peut gagner, c’est une candidate de convictions. Je veux retrouver la Pécresse du congrès !", a ajouté le président de la région Hauts-de-France, selon des propos rapportés à France Télévisions par plusieurs participants. "Il faut que tu marques la barrière avec les extrêmes", a abondé Jean-François Copé, son conseiller politique pour la ville et l'intégration.
"Tout le monde me fait dire le contraire"
Face aux critiques, Valérie Pécresse a tenté une explication sur RTL, lundi matin : "Ça veut dire que je ne me résigne pas justement aux théories d'Eric Zemmour et aux théories de l'extrême droite, parce que je sais qu'une autre voie est possible". "C'est ce que j'ai dit hier [dimanche] et tout le monde me fait dire le contraire", a-t-elle assuré.
Quant à la réalité de cette théorie, elle a estimé qu'"il y a aujourd'hui en France des zones de non-France, mais je ne me résigne pas à ce 'grand remplacement'". "C'est quelque chose que je dis depuis des mois, donc je ne comprends même pas la polémique", a-t-elle ajouté.
La théorie complotiste et raciste du "grand remplacement", promue par l'écrivain français d'extrême droite Renaud Camus, et qui a notamment inspiré l'un des auteurs des attentats terroristes de Christchurch en Nouvelle-Zélande, avance un supposé "remplacement" de la population européenne par des immigrés non-européens, rappelle Le Monde. Depuis plusieurs années, ce discours s'est banalisé dans le débat public français, repris par Eric Zemmour, Marion Maréchal ou bien le philosophe Alain Finkielkraut, rappelle le quotidien du soir.
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