Premier comité de campagne, débat avec le RN… Renaissance semble enfin lancer sa campagne pour les élections européennes

Mardi soir, Gabriel Attal organise le premier comité de campagne au siège du parti Renaissance. L'occasion d'enfiler son costume de chef de la majorité et enfin lancer la campagne européenne.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
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La candidate Renaissance Valérie Hoyer et le Premier ministre Gabriel Attal, lors du lancement du lancement de la campagne européenne, à Lille, le 9 mars 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Il y a quelques jours, le Premier ministre a confirmé qu'il allait débattre avec Jordan Bardella, la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes. Mardi 30 avril, il organise le premier comité de campagne, au siège du parti Renaissance. Un calendrier qui s'accélère avant les élections du 9 juin prochain, alors que cette campagne n'en finit plus de démarrer.

Il y a eu, jeudi dernier le discours de la Sorbonne d'Emmanuel Macron, censé donner, sans le dire vraiment, le top départ. Il y a le comité de campagne mardi soir, un débat à la télévision entre la candidate macroniste Valérie Hayer et Jordan Bardella, du RN, jeudi, et mardi prochain, un meeting à La Mutualité à Paris, avec peut-être un petit geste de soutien d'Emmanuel Macron.

La menace "Bardella"

"Il faut éteindre le cerveau, faire campagne et arrêter de se poser 10 000 questions", lâche un ministre, qui appelle à "ne pas tomber dans le défaitisme". Il faut dire que les sondages sont catastrophiques pour Renaissance. Raphaël Glucksmann, sur la liste du Parti socialiste, ne cesse de se rapprocher, même si des cadres de la majorité continuent de dire qu'il est surcoté et qu'il ne passera jamais devant. À l'inverse, l'écart avec Jordan Bardella ressemble de plus en plus à un gouffre.

Une différence qui peut faire croire à un sentiment d'impuissance face au candidat Bardella. "Tout coule sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard", se désole un ministre qui le qualifie de "candidat savonnette d'un parti attrape-tout". D'autres au gouvernement vont même jusqu'à s'inquiéter du "monstre médiatique" qu'il faudrait maintenant tenter de pousser à la faute, comme lors de sa dernière conférence de presse, où il n'a pas répondu aux questions des journalistes. "Il faut le faire parler d'Europe, des sujets de fond, dit une petite main de la campagne. Il n'est pas infaillible".

Demeure aussi le sentiment de l'usure du pouvoir. "Des gens ont déjà voté pour nous 7-8-9 fois depuis 2017", grimace un autre ministre, même si la tendance, parfois jusqu'au déni, est de se convaincre que tout n'est pas perdu, qu'il reste un mois pour réveiller l'électorat Macron pro-européen. Un cadre de la campagne résume : "La messe n'est pas dite".

Un "sprint" final

Pas de solution miracle, "ni de baguette magique" donc, mais "le dernier mois, c'est un sprint" dit l'état-major de Renaissance qui annonce 600 000 tracts de campagne, 200 000 affiches, comme si l'équipe de campagne voulait montrer une puissance de feu.

Il y aura notamment la présentation des candidats, vendredi, lors d'un séminaire au QG du parti à Paris. Des premières listes circulent, mais les négociations sont encore en cours. "Ce n'est pas d'avoir son nom sur la liste qui compte mais de connaître sa place, et elles sont chères", reconnaît un potentiel entrant, qui attend. Et lundi, avant le meeting à La Mutualité, ce sera la présentation des propositions de campagne.

Alors que mercredi, quand le Rassemblement national fera son grand raout du 1er mai à Perpignan, Gabriel Attal, présenté à son arrivée à Matignon comme l'arme anti-Bardella, sera lui à la foire de Beaugency dans le Loiret, après la foire aux bulots ce week-end. Les foires, lieux de campagne privilégiés depuis un an du patron du RN. En coulisses, on répète l'expression "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses."

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