Municipales : des candidats PS réticents à se retirer pour faire barrage au FN
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a annoncé le retrait de la liste socialiste à Saint-Gilles (Gard). Une décision qui ne va pas de soi dans toutes les villes où le FN menace de gagner.
Que faire face au risque d'élection d'un maire Front national lorsqu'on arrive troisième ou quatrième ? Si l'UMP campe sur sa stratégie du "ni PS, ni FN", qui consiste à maintenir sa liste au second tour quelles que soient les circonstances, la gauche semble toujours tentée par l'organisation d'un "front républicain".
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"Là où il y a un risque que le FN l'emporte et où nous sommes arrivés en troisième, nous prendrons la décision qui est nécessaire", a expliqué le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, en annonçant le retrait de la liste socialiste de Saint-Gilles (Gard). Dans cette ville, l'avocat Gilbert Collard, soutenu par le FN, est arrivé largement en tête avec 42,57% des voix, loin devant le candidat UMP (25,36%). Le maire sortant PS, Alain Gaido, n'est arrivé que troisième avec 23,14%.
L'erreur d'Harlem Désir
Harlem Désir a également annoncé le retrait de la candidate PS à Tarascon (Bouches-du-Rhône), où la frontiste Valérie Laupies a obtenu 39,24%. Problème : la candidate socialiste Marie-Chantal Bernard n'ayant obtenu que 6,43% des voix, elle est éliminée et la question de son retrait ne se pose donc pas.
Le PS, EELV et le PCF ont décidé le "rassemblement le plus large" au deuxième tour des municipales, a précisé Harlem Désir. "Partout où nous devrons éviter l'élection d'un maire Front national, nous mènerons une stratégie locale pour le faire", avait déjà déclaré Bruno Le Roux, chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale, sur i-Télé.
Une décision similaire devrait ainsi être prise à Perpignan. Selon nos informations, le socialiste Jacques Cresta (11,87%) doit annoncer lundi après-midi son retrait en faveur du maire UMP sortant, Jean-Marc Pujol, pour faire barrage à Louis Aliot (FN), arrivé en tête dimanche soir.
Des candidats PS réticents à retirer leur liste
Mais les consignes du PS national ne font pas l'unanimité sur le terrain. A Béziers (Hérault), le socialiste Jean-Michel du Plaa hésite. Arrivé troisième derrière Robert Ménard et l'UMP Elie Aboud, il n'annoncera sa décision que mardi matin.
La situation est identique à Hayange (Moselle) : le maire sortant PS, Philippe David, n'est arrivé que troisième derrière le FN et l'UMP. "Aucune décision n'est encore prise", indique son entourage à francetv info.
A Fréjus (Var), la candidate PS Elsa Di Meo, arrivée quatrième, s'achemine vers un maintien de sa candidature, à moins qu'un accord de fusion (peu probable) soit trouvé avec les deux listes de droite en mesure de se maintenir au second tour. "Soit les 60% qui ne veulent pas du FN parlent d'une même voix au second tour, soit je maintiens ma liste", confie-t-elle à francetv info, accueillant très fraîchement les volontés d'Harlem Désir : "Les décisions de Solférino sont bonnes pour Solférino. Les décisions pour Fréjus sont prises à Fréjus."
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