Pour les municipales, le FN recrute à droite à gauche
Parmi les têtes de liste du parti de Marine Le Pen pour les élections de mars prochain, une centaine viennent d'autres partis.
Le Front national a déjà 623 têtes de liste pour les élections municipales de mars 2014. Et, parmi elles, une centaine viennent d'autres partis. Dix-huit candidats étaient à l'origine encartés dans d'autres formations d'extrême droite ou de la droite souverainiste, comme le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers ou Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan. Vingt-sept sont issus de la gauche, PS, Parti communiste et NPA confondus. Enfin, 49 étaient adhérents de la droite ou du centre (UMP, MoDem ou UDF).
Le Front national a également mis en place un "comité de suivi et de gestion des administrations territoriales". Anticipant sur la réticence de certains fonctionnaires à travailler avec une mairie frontiste, le parti de Marine Le Pen est parti à la chasse aux CV pour dénicher des agents territoriaux acceptant un maire d'extrême droite. Une démarche fructueuse, d'après Florian Philippot, vice-président du FN chargé de la stratégie et de la communication.
Concernant les têtes de liste, la majorité des transfuges sont d'anciens militants de base. D'autres, en revanche, étaient responsables de section. Francetv info vous en présente quatre.
Marie-Anne Baudoui-Maurel, ex-"amie" de Sarkozy
Elle a présidé l'association des Amis de Nicolas Sarkozy dans les Alpes-de-Haute-Provence et fait aujourd'hui campagne pour le Front national à Digne-les-Bains.
Actuellement conseillère municipale d'opposition, Marie-Anne Baudoui-Maurel a été une candidate malheureuse aux élections législatives de 2012. Doublement malheureuse, puisqu'après avoir pris du retard pour transmettre ses comptes de campagne au Conseil constitutionnel, elle a écopé d'une peine d'inéligibilité d'un an. Elle pourra tout de même se présenter aux élections de mars 2014, son inéligibilité prenant fin le 8 février 2014.
Pierre Ducarne, jeune ambitieux venu de la droite
A 22 ans à peine, il veut prendre la place d'André Rossinot, maire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) depuis trente ans et qui ne se représentera sûrement plus, précise Le Monde. Première élection municipale, donc, pour l'étudiant en droit, à la fois en tant qu'électeur et en tant que candidat. Pierre Ducarne militait auparavant à République solidaire, le mouvement de Dominique de Villepin. Resté à peine un an dans le camp de la droite modérée, comme l'explique L'Est républicain, le jeune homme a adhéré au Front national en 2011.
Antoine Ibba, retraité "le cœur à gauche"
En 2012, interrogé par La Voix du Nord, Antoine Ibba, 63 ans, déclarait avoir voté pour Marine Le Pen à la présidentielle, mais ne pas vouloir la victoire du Front national pour les scrutins futurs. En 2014, il sera pourtant tête de liste du parti à Grenay (Pas-de-Calais), une ville de 7 000 habitants.
Le Front national affirme à l'AFP que l'ancien mineur était adhérent du Parti socialiste. Mais, à l'époque de la présidentielle, le quotidien nordiste soulignait que le retraité, "dont le cœur penche ostensiblement à gauche", n'avait jamais été encarté à aucun parti.
Fabien Engelmann, ancien cégétiste passé par le NPA
Son cas avait étonné la CGT. Le jeune homme, responsable CGT d'une section syndicale à la mairie de Nilvange (Moselle), s'était présenté en 2011 aux élections cantonales sous l'étiquette FN. Il avait été unanimement exclu de la centrale syndicale, comme le rappelle Le Monde. Avant d'arriver au Front national, Fabien Engelmann est passé par l'autre extrême de l'échiquier politique, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot. En 2014, il se présentera à Hayange sous l'étiquette frontiste.
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