Municipales : que se passe-t-il quand il n'y a aucun candidat ?
Le dépôt des candidatures était fixé à jeudi soir. Soixante-quatre communes n'ont trouvé aucun prétendant au fauteuil de maire. Et maintenant ?
Crise des vocations, exode rural, nouvelles règles de scrutin... 64 communes (dont une de plus de 1 000 habitants en Gironde) n'ont aucun candidat au poste de maire, vendredi 7 mars, vingt-quatre heures après la clôture du dépot des listes. Une situation inédite. Alors que se passe-t-il quand personne ne veut être maire ?
1Le premier tour est annulé
Si aucun habitant ne se porte candidat, la préfecture en prend acte, et annule le premier tour prévu le 23 mars. Toutefois, un candidat peut encore se déclarer et présenter une liste entre le premier et le second tour. C'est déjà le cas à Saint-Gilles-du-Méné (Côtes-d'Armor), 474 habitants, où le maire sortant a finalement décidé de présenter une liste au second tour.
2La préfecture prend les choses en main
Si aucun candidat ne s'est déclaré avant le second tour, la préfecture nomme alors une "délégation spéciale", pour une durée maximale de trois mois. Les trois membres de cette délégation sont généralement des fonctionnaires territoriaux, des cadres administratifs, des élus ou anciens élus, etc.
Le Code général des collectivités territoriales prévoit que cette délégation doit se contenter de remplir des "actes de pure administration conservatoire et urgente". Elle ne peut donc ni engager de nouveaux chantiers pour le village, ni préparer le budget communal, ni modifier le personnel municipal…
3Une nouvelle élection… ou la dissolution du village
Dans un délai de trois mois suivant la nomination de la délégation, une nouvelle élection doit être organisée. Si aucun volontaire ne se dévoue, la préfecture peut alors dissoudre purement et simplement le village, pour le rattacher à une commune voisine.
Tout espoir n'est toutefois pas perdu. Le journal Midi Libre rapporte qu'en 2008, Caunette-sur-Lauquet (Aude), sept habitants, s'était retrouvée sans édile après les municipales, et avait été mise sous tutelle par la préfecture. Marie-Pierre Gayda, secrétaire de profession, avait fini par constituer une liste, et avait été élue en juillet. Il y a quelques jours, la sous-préfecture, inquiète, lui a téléphoné pour s'assurer qu'elle se représenterait : oui, a-t-elle répondu.
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