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Municipales à Nice : " Je ne suis plus du tout le même homme", clame Philippe Vardon

Après Grenoble, franceinfo vous fait vivre une nouvelle journée "Spéciale Municipales" à cinq mois du scrutin à Nice où Christian Estrosi, le maire sortant fait figure de favori. Coup de projecteur sur l'un de ses opposants, le RN Philippe Vardon.

Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le candidat RN aux municipales niçoises, Philippe Vardon, le 18 juin 2019, place Garibaldi. (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

À Nice, les dés ne sont pas jetés mais Christian Estrosi, candidat à sa succession à la mairie, fait figure de favori, selon le sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo, France Bleu et Nice-Matin publié mercredi 16 octobre, malgré les divisions avec son frère ennemi, Éric Ciotti. Lors des européennes, le Rassemblement national (RN) était arrivé en tête devant La République en marche et Les Républicains.

Philippe Vardon : "Pardon... Qui ?"

Mais il semble difficile de transposer ces résultats aux municipales, alors que le candidat du RN, Philippe Vardon a, au mieux, une réputation sulfureuse. Car quand on prononce son nom, avenue Jean Médecin, le principal axe commerçant de la ville, les visages sont perplexes : "Non, ça ne me dit rien du tout" ; "Non, désolée, je ne le connais pas" ; "Il est pour quel parti ?" ; "C'est un adjoint de Christian Estrosi, non ?" "Un identitaire, je pense ?"

C'est tout le problème pour le candidat RN. Ceux qui le connaissent le renvoient à son passé d'ancien d'Unité radicale, un groupuscule dissous après la tentative d'assassinat contre Jacques Chirac en 2002 et de co-fondateur du Bloc identitaire et de sa déclinaison niçoise, Nissa Rebela. Une image revient notamment, celle de Philippe Vardon, micro en main, entouré de skinheads qui font le salut nazi.

Son passé d'identitaire, une "erreur de jeunesse"

"Ce qui peut peut-être traumatiser dans les rédactions parisiennes n'est pas du tout un handicap, assure Philippe Vardon. Bien sûr, je ne suis plus du tout le même homme à 39 ans, père de famille, chef d'entreprise, élu, que celui que j'étais à 15 ans ou à 25 ans ! Les uns comme les autres ont grandi."

Philippe Vardon se montre un peu agacé par ce sparadrap du capitaine Haddock. Il colle, difficile de s'en débarrasser, y compris au Front national de l'époque. En 2013, son adhésion au Rassemblement bleu marine est effectivement rejetée car contraire à la stratégie de dédiabolisation du parti. Mais la réhabilitation arrive deux ans plus tard. Il figure pour les régionales sur la liste de Marion Maréchal.

Philippe Vardon fait aujourd'hui partie du bureau national du RN. Il se voit à Nice comme seul rival de Christian Estrosi, ne croyant pas à la candidature de son "frère ennemi", Éric Ciotti.

"En réalité, deux visions s'affronteront"

"On dit souvent que Christian Estrosi est un 'bébé Médecin' [Jean Médecin a été maire de Nice de 1928 à 1943, puis de 1947 à 1965, avant de laisser la place à son fils, Jacques Médecin, qui a conduit la ville de 1965 à 1990]. C'est un bébé qui a mal grandi, certes, mais Éric Ciotti c'est un 'bébé Estrosi'. Il n'y a pas d'espace pour lui dans cette campagne où il y a en réalité deux visions qui s'affronteront, celle qui est portée par Christian Estrosi, la métropolisation, la bétonisation, l'explosion de la fiscalité, l'insécurité et les compromissions avec les islamistes et puis celle que nous portons nous, d'une Nice fière."

Crédité de 14 à 21% des voix dans notre sondage Ipsos, selon le scénario, Philippe Vardon devrait fortement progresser par rapport à ses deux précédentes tentatives municipales : - de 5% des voix sans l'investiture RN, car rédemption ne signifie pas forcément élection.

Le "bus" des municipales de franceinfo

Quels sont les grands enjeux des municipales ? Jusqu’aux élections de mars 2020, franceinfo fait escale une fois par mois dans une grande ville française.

Après Grenoble, étape à Nice, où le maire sortant Christian Estrosi est le grand favori. Parmi ses concurrents en mars prochain, Philippe Vardon, poursuivi par son passé. Focus également sur l'enjeu de la sécurité, dans la ville qui compte le plus de caméras de surveillance en France.

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