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Marseille : qui sont les prétendants socialistes à la mairie ?

Le PS organise des primaires ouvertes dont le premier tour se déroule dimanche, pour désigner son candidat à l'élection municipales de 2014.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
(De G à D) Eugène Caselli, Samia Ghali, Patrick Menucci, Henri Jibrayel, Marie-Arlette Carlotti et Christophe Masse, candidat à la primaire PS pour les municipales à Marseille, le 12 septembre 2013.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Qui veut la place de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille  (Bouches-de-Rhône) depuis 18 ans ? Le Parti socialiste organise, dimanche 13 octobre, une primaire ouverte pour désigner son candidat pour l'élection municipale de 2014 dans la deuxième ville de France. Quelque 15 000 à 20 000 votants, sympathisants de gauche, sont appelés aux urnes dans 55 bureaux placés sous haute surveillance dans la cité phocéenne. L'ambiance est fébrile dans une fédération longtemps déchirée par des affaires et des rivalités internes. Six ténors locaux sont en lice, dans l'ombre de Jean-Noël Guérini,  le président du conseil général, qui a vu ses espoirs de briguer la mairie s'envoler avec sa série de mises en examen. Revue des troupes. 

Marie-Arlette Carlotti, la favorite

La ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion, 61 ans, fait la course en tête. Elue députée de la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône en juin 2012 face au sortant UMP Renaud Muselier, elle est en campagne depuis près d'un an et n'a eu de cesse de dénoncer le "système Guérini" et de promettre "la transparence" dans la gestion de la ville.

Marie-Arlette Carlotti a organisé des "cafés citoyens" en guise de meeting, et n'a pas hésité à sortir le gilet par balle et la gouaille marseillaise pour répondre au maire sortant qui proposait de prêter les kalachnikovs contre François Hollande lors des journées parlementaires UMP. "Un peu trop solférinien 2.0", analyse Slate.fr"Je veux déclarer la guerre à la pauvreté et à la précarité, ni avec des chars d’assaut, ni avec des drones, mais avec de la création d’emplois", résume-t-elle à L'Humanité. Selon Le Point, elle aurait le soutien tacite de François Hollande. 

Patrick Menucci, le challenger 

Il talonne de près la ministre dans les sondages. Patrick Menucci, 58 ans, maire des 1er et 7e arrondissement, ancien chef de file des socialistes au conseil municipal est un ancien proche de Jean-Noël Guérini, avec qui il a rompu depuis peu. "Qui est à l’origine du clientélisme à Marseille ? Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini", déclare-t-il notamment, relevé par L'Humanité. Et de dénoncerle système de cogestion de la mairie avec le syndicat FO.  

"Très bien implanté dans la ville et jouissant d'une petite notoriété nationale pour son rôle dans la campagne présidentielle de Ségolène Royal, ce bon vivant habile brille par sa maîtrise des dossiers communaux", note le HuffingtonPost.fr. Et il est organisé : "Avec son équipe, ils ont quadrillé la ville, créé un fichier de sympathisants à l'aide d'un logiciel tout droit venu des États-Unis", raconte Le Point

Samia Ghali, l'outsider

Elle a barré ses affiches de campagne d'un mot "La courageuse". Samia Ghali, 45 ans, sénatrice et maire des 15e et 7e arrondissements de Marseille s'est fait connaître en proposant d'envoyer l'armée dans les cités gangrénées par le trafic de drogue. Née dans ces quartiers populaires, elle compte sur ce côté "proche des préoccupations des gens", qu'elle a su mettre en scène devant les médias.

Mais la figure montante du PS marseillais pourrait être au cœur d'une affaire de clientélisme. Selon Mediapart, qui cite notamment un rapport de la chambre régionale des comptes, ses proches ont bénéficié de postes ou de subventions massives dans le sillage de ses mandats locaux. 

Eugène Caselli, dans le peloton 

Le président de la communauté urbaine depuis 2008, 67 ans, dénonce, lui aussi, le système clientéliste marseillais : "Moi je l’ai vécu et je l’ai combattu à la communauté urbaine." Peu connu au niveau national, Eugène Caselli peine à rejoindre le trio de tête. De nombreuses rumeurs l'ont même dit près d'abandonner, et une affirme que Jean-Marc Ayrault lui aurait proposé un siège de sénateur en échange de son soutien à Marie-Arlette Carlotti. Ce qu'il dément dans Le Point

 "Son coup de gueule médiatique pour exister a consisté à demander publiquement en plein été à Manuel Valls qu’il place toute la ville en zone de sécurité prioritaire. Il a alors été lâché par tous ses concurrents au PS", rappelle Slate. 

Christophe Masse, à la peine

Le vice-président du conseil général, Christophe Masse, 50 ans fait figure d'héritier d'une lignée de politiques marseillais, note Le Figaro. "Le plus Vallsien des candidats", selon Slate, a axé sa campagne sur la question de la sécurité. Il promet dans La Provence d'être "le candidat de l'ordre". Et d'ouvrir ses listes aux jeunes du Mouvement des jeunes socialistes mais aussi à ceux "issus des quartiers, du monde associatif, du monde sportif". 

Pas de quoi lui permettre de prétendre à mener le combat pour la mairie mais certainement utile pour négocier une bonne place sur la liste de celui qui sera désigné. 

Henri Jibrayel, la voiture-balai

Henri Jibrayel, 65 ans, "n'a presque pas fait campagne et vise le zéro pointé dans les sondages", note Le Huffington Post. Le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône depuis 2007, il est surtout populaire auprès des retraités qu'il sait particulièrement chouchouter à coups de croisières et de petits cadeaux, rappelle Complément d'Enquête. Une enquête préliminaire pour escroquerie a même été ouverte en juin 2012 et son attachée parlementaire a été entendue. 

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