Les habitants de quartiers populaires "ont le sentiment que cette présidentielle n'est pas pour eux"
Dans une lettre ouverte publiée mercredi, Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône dénonce "des absences et des silences qui font mal à notre République".
Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône et maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, publie une lettre ouverte sur les "quartiers populaires" à l'intention des candidats à l'élection présidentielle pour dénoncer "des absences et des silences qui font mal à notre République".
Sur franceinfo mercredi 29 mars, Samia Ghali a dénoncé "le silence" des candidats sur ce sujet qui n'est ni "anodin" ni périphérique. Le sujet des quartiers populaires "doit être dans la campagne, on doit en débattre", a-t-elle estimé.
franceinfo : Que voulez-vous dénoncer avec cette lettre ouverte ?
Samia Ghali : Je dénonce le silence de tout le monde car cette question, elle est cruciale dans notre pays aujourd'hui. La vie est dure dans ces quartiers, les gens attendent des réponses, attendent qu'on s'intéresse à eux, qu'on réfléchisse à leur sort. Je crois que chaque candidat doit le prendre en compte dans l'intérêt de la France.
Aucun candidat à la présidentielle ne trouve-t-il grâce à vos yeux sur les propositions pour les quartiers populaires ?
Malheureusement non, c'est pour cela que j'ai écrit cette lettre en leur disant : "Ne croyez pas que ce sujet est anodin ou périphérique à la campagne". Il doit être dans la campagne, on doit en débattre, on doit en discuter.
Au final ça doit permettre d'avoir une réflexion sur ce que nous voulons pour ces quartiers, quel projet pour ces 14 millions de Français qui y vivent.
Samia Ghalià franceinfo
On ne peut pas faire comme si cela n'existait pas. Ces habitants ont le sentiment d'être exclus, ne se sentent pas concernés par cette présidentielle. Ils ont le sentiment que cette élection n'est pas pour eux. C'est faux parce que chaque Français doit se sentir concerné par la présidentielle. C'est dans leur intérêt de s'y intéresser mais pour cela il faut que les candidats les prennent en compte, que les candidats se sentent concernés par ce qui s'y passe.
Faut-il traiter les quartiers populaires à part dans les programmes. Quand on parle éducation, économie, discriminations, on parle aussi de ces zones, non ?
Le problème aujourd'hui, c'est qu'on ne parle pas de tout cela. Quand, on parle éducation, on ne parle pas de la même chose selon que l'on est dans un quartier populaire ou dans un quartier où il n'y a pas des difficultés. À un moment, il ne faut pas se cacher la face, il faut être réaliste. Les questions de vie dans ces quartiers sont différentes de ce que l'on peut vivre ailleurs dans un quartier bourgeois ou dans une zone pavillonnaire. Il y a une nécessité sur ces quartiers d'avoir un regard différent.
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