Résultats des législatives 2022 : LREM, Horizons, MoDem… Quel est l'état des forces de la majorité présidentielle avant le second tour ?
Pas certaine d'obtenir la majorité absolue, la coalition Ensemble ! a vécu un premier tour en demi-teinte. Le parti présidentiel comptera beaucoup moins de députés qu'en 2017. Ses alliés Horizons et le MoDem s'en sont mieux sortis.
La fin d'une hégémonie. Au coude-à-coude avec la Nouvelle union populaire écologique et sociale au soir du premier tour, Ensemble ! pourrait se retrouver privé de la majorité absolue à l'issue des élections législatives, dimanche 19 juin. Les soutiens d'Emmanuel Macron se sont qualifiés pour le second tour dans 417 circonscriptions, contre 518 en 2017.
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La majorité présidentielle pourrait obtenir entre 255 et 295 sièges, selon l'estimation Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires. Bien en deçà des 346 députés qui composent la majorité actuelle. Mais les différentes composantes de cette alliance ne sont pas toutes logées à la même enseigne. La République en marche disposait du plus grand nombre de candidats, et aura toujours le plus grand nombre de représentants au Palais-Bourbon. Mais le MoDem et Horizons ont réalisé de meilleures performances, qui devraient leur donner un poids politique indéniable.
LREM : entre 189 et 219 sièges, selon les projections
La vague macroniste n'a pas déferlé sur le pays comme il y a cinq ans. Sur les 400 candidats investis par LREM au premier tour, 288 seulement se sont qualifiés pour le second tour. Le parti présidentiel est donc déjà certain de ne pas conserver les 317 sièges dont il disposait jusqu'à présent. Selon les projections d'Ipsos-Sopra Steria, la principale composante de la majorité peut espérer entre 189 et 219 députés lors de la prochaine législature.
Parmi les 134 candidats LREM arrivés en tête au premier tour, on retrouve plusieurs ministres. C'est le cas de la Première ministre Elisabeth Borne (34,32%) dans le Calvados, du ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran (40,05%) en Isère, ou encore de la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire (39,51%) à Paris.
En revanche, plusieurs membres du gouvernement sont en difficulté face à des candidats de la Nupes qui les ont devancés. La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin (31,46%) dans l'Essonne, le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune (35,81%) dans la 7e circonscription de Paris et le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini (32,5%) dans la 3e circonscription parisienne, devront démissionner du gouvernement en cas de défaite. En tête dans sa circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, le président du groupe LREM à l'Assemblée, Christophe Castaner (30,16%), devance son adversaire de la Nupes de moins de 300 voix.
MoDem : entre 45 et 50 sièges, selon les projections
Le MoDem peut sourire. Le parti de François Bayrou, allié de la majorité, améliore son score en se qualifiant dans 11 circonscriptions de plus qu'il y a cinq ans. Les centristes, qui présentaient 110 candidats au premier tour, ont vu 35 d'entre eux arriver en tête. Selon les projections d'Ipsos-Sopra Steria, il devrait obtenir 45 à 50 sièges dimanche prochain. De quoi peser dans le débat politique national avec un groupe parlementaire conséquent, mais pas davantage qu'aujourd'hui, puisqu'il compte déjà 44 membres et neuf députés apparentés.
Dans le détail, le MoDem peut espérer compter parmi ses futurs députés le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, qui est arrivé en tête au premier tour (31,97%) dans le Loir-et-Cher, la secrétaire d'Etat chargée de la Mer, Justine Benin (31,31%) en Guadeloupe ou encore l'ancienne ministre Geneviève Darrieussecq (33,39%) dans les Landes.
C'est en revanche beaucoup plus incertain pour le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, Patrick Mignola, qui a été devancé au premier tour (26,21%) par un candidat de la Nupes, en Savoie. D'autres personnalités du MoDem ne sont également pas assurées de conserver leur mandat, dimanche. C'est le cas de Jean-Louis Bourlanges (30,08%), qui est arrivé en tête de justesse dans les Hauts-de-Seine, avec 600 voix d'avance sur la candidate de l'union de la gauche.
Horizons : entre 21 et 26 sièges, selon les projections
Edouard Philippe a de quoi se satisfaire des scores réalisés par Horizons au premier tour. Sur le 58 candidats présentés par son nouveau parti, 42 sont qualifiés au second tour et 24 sont sortis en tête, dimanche. Une performance qui, si elle est confirmée lors du second tour, permettra à l'ancien Premier ministre de mettre la pression sur l'exécutif et, surtout, d'exister politiquement avant la présidentielle de 2027. Selon les projections, Horizons peut viser entre 21 et 26 sièges, nettement au-dessus du seuil de 15 sièges nécessaires pour former un groupe.
C'est un candidat Horizons, Yannick Favennec-Bécot, qui réussit l'exploit d'être le seul député de la majorité élu au premier tour (57,13%), en Mayenne. Seule ombre au tableau pour Edouard Philippe : le mauvais score de Pierre-Yves Bournazel (35,57%) dans la 18e circonscription de Paris face au candidat de la Nupes, Aymeric Caron (45,05%). Député sortant, c'est lui qui avait négocié les investitures avec LREM et le MoDem, et il était pressenti pour présider le groupe Horizons à l'Assemblée.
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