Législatives : pas investi par La République en marche, un député socialiste se dit victime d'un "règlement de compte local"
Soutien affiché d'Emmanuel Macron, Alain Calmette n'a pas été investi par le mouvement du vainqueur de la présidentielle dans la première circonscription du Cantal.
Il avait franchi le Rubicon dès janvier. Mais ce soutien précoce à Emmanuel Macron n'a pas permis au député socialiste Alain Calmette de décrocher l'investiture du mouvement En marche ! dans la première circonscription du Cantal pour les législatives. "Je cochais toutes les cases : j'ai toujours défendu une ligne sociale-démocrate, je n'ai fait qu'un mandat, j'ai adhéré à En marche ! et j'ai parrainé Emmanuel Macron", explique l'élu à franceinfo, vendredi 12 mai.
Ce parrainage lui a d'ailleurs valu le retrait de l'investiture du PS. "Parmi ceux qui sont dans mon cas [30 députés socialistes avaient parrainé Emmanuel Macron], je pense être le seul à ne pas avoir été investi", ajoute-t-il, dépité. De fait, 24 députés PS sortants ont reçu jeudi le précieux sésame et porteront les couleurs de La République en marche pour les législatives.
"Il a fallu faire des choix difficiles"
"Le parrainage, ce n'est pas un passe-droit", réplique-t-on, un peu agacé, au QG du mouvement. Contacté par franceinfo, Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investiture d'En marche !, est plus diplomate : "Nous avions en moyenne 24 candidatures par circonscription. Il a fallu faire des choix difficiles, ceux qui ne sont pas choisis sont tristes, c'est normal." Et de vanter la sélection opérée par sa commission, où "tous les critères sont analysés".
Une version à laquelle ne croit pas Alain Calmette.
Je suis victime d'un règlement de compte local. Une personnalité influente à En marche ! a bloqué ma candidature.
Alain Calmetteà franceinfo
La personnalité visée est le sénateur Jacques Mézard, membre du comité stratégique du mouvement d'Emmanuel Macron. "Nos relations sont très difficiles pour des histoires de politique locale. Il n'a pas voulu me laisser le champ libre", dénonce le député. Il en veut pour preuve l'identité de la personne investie : François Danemans, maire de Calvinet, qui vient du même parti que le sénateur, le Parti radical de gauche.
"Lui, il n'a pas fait la campagne de Valls"
Contacté par franceinfo, l'intéressé dément en bloc. "Il y a une commission, elle a fait son boulot, je n’y siège pas", assène Jacques Mézard, avant de dérouler : "Le candidat choisi n'est plus PRG, c'est le référent local d'En marche !, qui travaille depuis neuf mois dans la circonscription." Contrairement à Alain Calmette, "lui, il n'a pas fait la campagne de Valls pour les primaires", ajoute-t-il.
Privé de toute investiture dans cette circonscription où Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle (28,8%), le député socialiste envisage de jeter l'éponge. "Je passe ma journée à consulter un certain nombre de personnes et je tiendrai un point presse samedi à 11 heures", explique-t-il.
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