Législatives 2024 : en cas de majorité relative, le Rassemblement national avance l'hypothèse d'alliances avec des députés compatibles

Le Rassemblement national, par la voix de Marine Le Pen, laisse pointer des stratégies d'alliances avec des députés d'autres partis pour atteindre la majorité absolue à l'issue du second tour des législatives.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardella et Marine le Pen, le 5 février 2022, à Reims. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Quelle stratégie pour le Rassemblement national à l'issue du second tour des législatives ? Jordan Bardella continue de demander une "majorité absolue" aux électeurs, manière de mobiliser son électorat mais le parti à la flamme semble se préparer à devoir trouver de nouveaux alliés pour atteindre les 289 députés. C'est ce qu'a laissé apparaître Marine Le Pen mardi 2 juillet.

"Nous ne pouvons accepter d'aller au gouvernement si nous ne pouvons pas agir", insiste Marine Le Pen, sur France Inter, elle ne veut pas "trahir ses électeurs". Mais elle précise que si son parti approchait la majorité absolue, par exemple avec 270 députés, le RN chercherait à attirer "un certain nombre de députés, par exemple divers droite, divers gauche ou même des membres des Républicains qui ont exprimé par le passé une proximité" avec le RN, référence aux quelques élus LR qui ont déjà voté une motion de censure déposée par le groupe d'extrême droite.

"Je ne serai pas une Première ministre bis"

"Si nous avons, à ce moment-là, une majorité, nous irons", explique Marine Le Pen. Une position qui fait débat au sein du parti à la flamme. Un stratège argumente dans un autre sens : "S’il nous manque ne serait-ce qu'un seul élu pour avoir la majorité, nous serons à la merci du bon vouloir d'un 289e député qui ferait basculer la majorité", explique-t-il. Seul le groupe RN et le groupe de l'allié officiel Éric Ciotti serait fiable, d'après lui.

Marine Le Pen apporte aussi des précisions sur sa vision post 7 juillet. En cas de victoire de son camp, elle ne compte ni entrer dans le gouvernement, ni briguer le perchoir de l'Assemblée, mais rester présidente de son groupe qui deviendrait le groupe majoritaire à l'Assemblée. "Je ne serai pas une Première ministre bis", insiste Marine Le Pen, qui dit avoir du "respect" pour Jordan Bardella. En revanche, elle assure que le gouvernement de Jordan Bardella est "prêt". "Il sera complet, compétent, il sera constitué de gens du RN, de gens qui ont participé du combat électoral et des gens de la société civile", dit-elle, précisant notamment que la personne fléchée pour le ministère de l'Économie connaît les finances publiques et les entreprises.

Le RN ne cesse de revendiquer la compétence de ses recrues et est pourtant obligé de débrancher certains de ses candidats. Une candidate qui pose avec une casquette nazie - même si l'image a été prise dans une bourse aux armes il y a plusieurs années - Ludivine Daoudi a été invitée à se retirer de la course dans la première circonscription du Calvados, à Caen. Une "photo de mauvais goût", juge le délégué départemental du RN. Autre cas pour le moins étonnant, dans la 2e circonscription du Jura : un candidat toujours en lice s'avère inéligible. Thierry Mosca a été placé sous curatelle, son éventuelle élection pourrait être annulée par un juge. Le parti à la flamme n'a pas encore décidé de son avenir.

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