Législatives 2024 : Marine Le Pen soupçonne Emmanuel Macron d'"un coup d'État administratif", en s'appuyant sur des "rumeurs"

La députée du RN estime que le chef de l'État "fait tout aujourd'hui pour tenter de contrer le processus démocratique", faisant référence à des bruits de nominations express à différents postes clés au sein de l'État.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La députée du Rassemblement national Marine Le Pen, mardi 2 juillet 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron "fait tout aujourd'hui pour tenter de contrer le processus démocratique", déclare Marine Le Pen, mardi sur France Inter, alors que les appels à faire barrage au RN se multiplient. La députée Rassemblement national a été élue dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais dès le premier tour des élections législatives avec 58% des voix. Emmanuel Macron "envisage, même si le peuple s'exprime en envoyant une majorité de députés RN, d'empêcher le RN de gouverner", ajoute Marine Le Pen.

La députée du RN soupçonne ainsi "un coup d'État administratif" de la part d'Emmanuel Macron, faisant référence à des "rumeurs" selon laquelle Emmanuel Macron favoriserait des nominations express à différents postes clés d'État : "Le président de la République envisagerait demain, c'est-à-dire à quatre jours du second tour, de nommer le directeur général de la police nationale, alors qu'il devait rester jusqu'à la fin des JO et le directeur de la gendarmerie nationale et des dizaines de préfets, et toute une série de gens dont l'objectif serait de bloquer, d'empêcher en réalité Jordan Bardella de gouverner le pays", a-t-elle dénoncé. 

Le RN envisage de revenir sur des nominations

Marine Le Pen souligne que mercredi dernier, "il y a eu énormément de nominations qui ont été faites, bien plus que lors d'un Conseil des ministres traditionnel". Sur proposition du ministère des Armées, le général Bellanger a été nommé chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace et l'amiral Vandier commandant suprême allié pour la transformation à l'OTAN, notamment. "Quand vous voulez contrer le résultat des élections en nommant des gens à vous pour qu'ils vous empêchent à l'intérieur de l'État de pouvoir mener la politique que les Français veulent, moi j'appelle ça un coup d'État administratif. J'espère que ceci relève uniquement de la rumeur, ce qui est possible", dit-elle. 

Selon Marine Le Pen, en prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron "a une pulsion démocratique", mais "il s'est vite repris parce qu'aujourd'hui, il est en train de tout faire pour tenter d'empêcher, en réalité, le peuple de pouvoir s'exprimer", dit-elle. La leader du RN envisage "dans la mesure du possible" de revenir sur ces nominations "pour pouvoir gouverner". Elle dénonce la méthode : "Pour des gens qui donnent des leçons de démocratie à la terre entière, je trouve que c'est quand même étonnant d'agir de cette manière-là. Dans ces cas-là, il ne fallait pas dissoudre", a-t-elle estimé.

L'Élysée appelle à la "mesure"

L'Elysée a appelé mardi la leader du Rassemblement national Marine Le Pen à faire preuve de "sang froid" et de "mesure" après ces propos. "Il y a depuis 66 ans chaque semaine des nominations et des mouvements, notamment l'été, indépendamment des moments politiques traversés par nos institutions, et il n'est aucunement prévu qu'une de ces dispositions puisse changer dans les prochains mois", a déclaré la présidence de la République dans une mise au point. 

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