Législatives 2024 : "Dès qu'il y a une crise, ce sont les femmes qui passent à la trappe", dénonce "Osez le féminisme !"

À l'issue des élections législatives, la parité est en baisse avec 208 femmes élues au sein de la nouvelle Assemblée nationale, soit sept de moins qu'en 2022.
Article rédigé par franceinfo
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Une banderole d'Osez le féminisme déployée pendant la manifestation à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2022. (HERVE CHATEL / HANS LUCAS via AFP)

"Dès qu'il y a une crise, en l'occurrence une crise politique comme celle-ci où une campagne s'est faite dans l'urgence, ce sont les femmes qui passent à la trappe", dénonce lundi 8 juillet sur franceinfo Aliénor Laurent, porte-parole d’"Osez le féminisme !" à l'issue des élections législatives. Parmi les députés élus dimanche, la parité est en baisse avec 208 femmes élues soit sept de moins qu'en 2022.

Aliénor Laurent souligne le fait que "36% de femmes sont élues dans cette nouvelle Assemblée" et affirme qu'il y a une "baisse continuelle" puisqu'avant la dissolution elles étaient 215 et 224 en 2017. "Comment on l'explique ?, questionne la porte-parole, d'abord par le fait que dès qu'il y a une crise, en l'occurrence une crise politique comme celle-ci où une campagne s'est faite dans l'urgence, ce sont les femmes qui passent à la trappe."

Repenser les règles de la parité

Aliénor Laurent rappelle qu'en France "un parti doit présenter 50% de femmes candidates et 50% d'hommes candidats sous peine de se voir infliger une amende". Selon elle et selon l'association qu'elle représente, "c'est un tort de faire cette parité sur les candidats". Elle estime que "la parité devrait se faire sur le nombre de députés élus pour empêcher les partis politiques d'attribuer aux femmes les circonscriptions qui sont les plus difficiles à gagner et aux hommes celles qui sont considérées comme les plus gagnables".

"Au-delà de ça, poursuit-elle, pendant toute la campagne on n'a pas parlé de droit des femmes ou très peu. Je rappelle qu'il n'y a qu'une seule femme présidente de son parti, c'est Marine Tondelier qui n'a pas pu participer au débat puisque Jordan Bardella n'a pas voulu débattre avec elle".

"Osez le Féminisme !" explique souhaiter "que le droit des femmes soit prioritaire". "Aujourd'hui on constate que le Nouveau Front populaire a fait un effort plus significatif que les autres partis avec environ 41% de femmes élues". Néanmoins, ce n'est pas suffisant pour l'association qui attend "que les droits des femmes soient au cœur de la politique qui sera menée par le futur gouvernement mais aussi que dans les postes qui seront répartis dans les différents ministères il y ait une parité qui se fasse aussi sur les ministères régaliens".

Des progrès réalisés

Malgré cette situation jugée insuffisante, Aliénor Laurent note des progrès : "Dans les années 60, il y avait seulement huit femmes députées". "La parité est importante, explique-t-elle, mais ce qui compte aussi c'est encore une fois ce qu'on fait de ces femmes représentantes et de la politique des droits des femmes". Pour elle, la représentation ne fait pas tout, il y a aussi "la place que va occuper le droit des femmes dans la politique qu'on va mener dans les deux, trois prochaines années et encore après".

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