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Législatives 2022 : LR, UDI… Quel est l'état des forces du bloc de droite avant le second tour ?

Les résultats du premier tour confirment l'érosion des différents partis de droite. L'UDI pourrait perdre son groupe à l'Assemblée. Seuls Les Républicains semblent en mesure de conserver le leur.

Article rédigé par Antoine Comte
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Christian Jacob, le président des Républicains, le 13 juin 2022. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

L'espace politique de la droite continue de se réduire. Première force d'opposition avec une centaine de députés à l'Assemblée nationale au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, Les Républicains sont en passe de perdre leur statut pour les cinq années à venir. En recueillant 11,3% des suffrages au soir du premier tour des élections législatives, dimanche 12 juin, le parti de droite et ses alliés centristes de l'Union des démocrates et des indépendants (UDI) ont fait mieux que Valérie Pécresse et ses 4,76% à l'élection présidentielle. Mais ils perdent plus de dix points par rapport à leur score des législatives de 2017 (21,5%).

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La droite limite tout de même la casse, puisqu'elle peut encore espérer envoyer à l'Assemblée nationale entre 50 et 80 députés à l'issue du second tour, et donc former un groupe parlementaire. Les alliés de LR – l'UDI, portés par Jean-Christophe Lagarde, Les Centristes d'Hervé Morin ou encore les candidats divers droite qui se sont présentés notamment dans les circonscriptions d'outre-mer   pourraient renforcer numériquement la donne.

Les Républicains visent 50 à 70 députés

Dans le bloc de droite, le plus gros contingent est celui des Républicains. LR avait investi 456 candidats. Au soir du premier tour, le parti dirigé par Christian Jacob a rassemblé 10,42% des voix à elle seule et s'est qualifiée au second tour dans 76 circonscriptions. Selon l'estimation d'Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires, LR peut espérer remporter à lui seul, une soixantaine de députés. Bien moins que les 95 députés LR et 5 apparentés divers droite (DVD) de la précédente législature.

Dans le détail, la principale formation de droite peut compter sur les bons scores réalisés par plusieurs de ses ténors arrivés en tête au premier tour grâce à leur implantation locale. Ils sont plus d'une quinzaine à avoir atteint au moins les 35%. C'est le cas d'Aurélien Pradié (45,46%) dans la 1re circonscription du Lot, d'Annie Genevard (42,07%) dans la 5e du Doubs, de Marc Le Fur (41,69%) dans la 2e des Côtes-d'Armor ou encore de Philippe Gosselin dans la 1re de la Manche (40,88%). A noter que ces cinq candidats se présentaient en tant que députés sortants. 

L'UDI pourrait avoir moins de 10 députés

En ne rassemblant que 0,87% des suffrages, l'UDI s'effondre. Le parti de centre droit, qui comptait 19 députés sous la précédente législature et disposait de son propre groupe parlementaire, a vu nombre de ses élus sortants éliminés dès le premier tour., à l'image d'Agnès Thill dans l'Oise (8,57%). Et après quatre mandats, le président du parti, Jean-Christophe Lagarde, est également en difficulté (33,41%) en Seine-Saint-Denis, où il est arrivé derrière Raquel Garrido (37,90%), la candidate de la Nupes.

Plusieurs députés UDI sortants sauvent cependant les meubles. Meyer Habib est arrivé en tête de justesse (28,8%) dans la 8e circonscription des Français de l'étranger, Christophe Naegelen dispose d'une belle longueur d'avance (47,2%) sur son concurrent RN dans les Vosges. Guy Bricourt est lui arrivé derrière la candidate du RN, Mélanie Disdier, au premier tour (21,85%) dans le Nord.

Compte tenu des projections, l'UDI sera dans l'impossibilité de créer un groupe politique autonome à l'Assemblée nationale, comme c'était le cas jusqu'à présent, à l'issue du second tour, dimanche prochain.

Des figures de la droite en mauvaise posture

Parmi les 76 circonscriptions dans lesquelles les candidats des Républicains sont parvenus à se qualifier pour le second tour, nombreux sont ceux qui sont arrivés en seconde position derrière les candidats de la majorité présidentielle, de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ou du Rassemblement national (RN) et se retrouvent en ballottage défavorable

C'est le cas par exemple de Philippe Juvin, ancien candidat à la primaire de la droite. Le maire de La Garenne-Colombes est arrivé deuxième (31,14%) dans la 3e circonscription des Hauts-de-Seine et il sera confronté à une triangulaire dimanche prochaine. A Paris, LR disparaît quasiment de la circulation, sauf dans les 4e et 14e circonscriptions, avec les qualifications de Brigitte Kuster (28,92%) et de Francis Szpiner (33,28%), le maire du 16e arrondissement.

D'autres députés sortants, pourtant bien implantés, ont été éliminés dès le premier tour à l'instar de Julien Aubert dans le Vaucluse, de Guillaume Larrivé dans l'Yonne et du vice-président de LR, figure de la droite dure, Gilles Platret en Saône-et-Loire.

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