Législatives 2022 : "Il y a une vraie discussion" entre les socialistes et La France insoumise, assure Olivier Faure
Le Premier secrétaire du PS a défendu dimanche la nécessité à gauche de "se demander si on peut s'entendre" pour les législatives 2022, loin de toute "tambouille électorale".
"Il y a une vraie discussion" avec La France insoumise en vue de trouver un accord pour les élections législatives, a assuré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, invité dimanche 1er mai de "Questions politiques" sur France Inter, franceinfo et Le Monde. De leur côté, les écologistes estiment qu'on "est toujours dans le flou" et les communistes jugent les propositions de La France insoumise insuffisantes. "Si nous avons la prétention de gouverner demain, il faut être d'accord sur le fond pour pouvoir gouverner ce pays pendant cinq ans et ne pas être simplement dans une forme de tambouille électorale. Gouverner, c'est sérieux. Cela suppose qu'on puisse revenir en détail sur chaque point et se demander si on peut s'entendre."
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Les socialistes ont "suspendu" vendredi les négociations avec LFI pour clarifier certaines exigences de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur l'Europe. "Parfois les Insoumis ont des mots très forts recouvrant des réalités qui peuvent être partagées mais qui supposent qu'on se comprenne vraiment", a expliqué Olivier Faure. Le Premier secrétaire du PS assure ce que "ce travail a commencé" et qu'il va se poursuivre "dans les prochaines heures".
Les socialistes ne sont "pas des Frexiteurs"
Jean-Luc Mélenchon veut une majorité à l'Assemblée nationale pour gouverner et avance l'idée de désobéissance partielle aux traités européens. "Je souhaite que le terme désobéissance ne soit pas inscrit dans notre plateforme commune. Nous ne sommes pas des Frexiteurs", a assuré Olivier Faure.
"Nous contestons le concept de désobéissance parce qu'il revient à laisser entendre que ce serait un principe et qu'on désobéirait par nature.
Olivier Faure, Premier secrétaire du PSsur franceinfo et France Inter
Il dit vouloir cependant "mettre en tension l'Europe" sur des sujets "sociaux et environnementaux". "Cela peut donc supposer d'objecter provisoirement des règles qui sont fixées par l'Union européenne." Jean-Luc Mélenchon affirme qu'il peut s'assoir sur certain traités. Une position que ne partage pas Olivier Faure. "Je ne dis pas m'asseoir, je dis qu'on met en tension parfois l'Europe. Nous n'avons pas 80 ans devant nous mais des objectifs immédiats. Mais je suis un Européen convaincu et je n'ai aucune envie de mettre fin à cette immense aventure."
Négocier, "pas une disparition" pour le PS
Olivier Faure est également revenu sur les propos de François Hollande, qui a jugé jeudi sur franceinfo "inacceptable" un accord entre les deux formations. "Discuter, c'est nécessaire ; disparaître, c'est impossible", avait alors lancé l'ancien président socialiste. "Si François Hollande vient négocier avec Jean-Luc Mélenchon il verra qu'il ne s'agit pas d'une disparition de qui que ce soit et que personne ne se soumet à personne", a affirmé l'actuel Premier secrétaire du PS.
Alors que François Hollande a jugé que le programme proposé par l'Union propulaire "est une remise en cause de l'histoire même du socialisme", Olivier Faure assure au contraire qu'il y a "une volonté d'aboutir en commun à un projet qui renoue avec la grande histoire de la gauche, celle des conquêtes. Je ne vois pas très bien ce qu'il peut reprocher".
Le Premier secrétaire du PS a estimé que l'union de la gauche était la seule solution. "C'est quoi le plan B ? Est-ce que c'est dire que c'est mieux de laisser Emmanuel Macron gouverner ? On va tous se diviser, on l'a déjà fait et on a vu ce que ça donnait. On peut continuer comme ça et laisser cinq, dix ou quinze ans encore aux libéraux pour qu'ils continuent à détricoter ce que nous avons réalisé."
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