"Beaucoup sont occupés à envoyer des CV" : avant les élections législatives, certains ministères tournent au ralenti
Le Journal officiel est bien moins épais depuis une quinzaine de jours. Le quotidien qui publie toutes les décisions gouvernementales a recemment sorti un arrêté de nominations ou encore un décret sur l'encadrement des centres de santé... Il n'y a plus rien de spectaculaire. C'est la gestion des affaires courantes, les ministres et les députés sont en campagne, au moins jusqu'au 30 juin, date du premier tour des élections législatives anticipées.
"Il n'y a plus de réunion, et de toute façon ça n'intéresse plus personne", sourit une conseillère désormais en télétravail. Les ministères sont de plus en vides : 24 ministres sont candidats aux législatives, certains ne sont jamais revenus à Paris depuis la dissolution et ont même fait venir en circonscription leurs plus proches conseillers.
Parmi les poids lourds du gouvernement, entre deux déplacements de soutien à ses candidats, Gabriel Attal passe à Matignon acter les quelques décisions qui restent à prendre. Certains de ses plus proches conseillers sont partis travailler pour le QG de campagne. Autre exemple, Gérald Darmanin participe à des réunions en visio ou par téléphone, notamment sur la sécurité des Jeux olympiques (JO), depuis sa circonscription du Nord. Sa présence au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, ne se résume plus qu'à quelques haltes.
"On sait qu'on va tous dégager"
Autre partie de campagne, menée non pas par des ministres ou des députés qui veulent sauver leur poste, mais par des collaborateurs parlementaires et des conseillers de ministères qui cherchent du travail. L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron a précipité plus de 1 000 personnes au chômage.
Parmi eux, des fonctionnaires retrouveront leur emploi sans problème. Mais il y a aussi des conseillers en communication, des conseillers politiques venus du privé qui vont désormais devoir se reconvertir. "Certains sont au bout de leur vie", confie l'un de ces conseillers. "Beaucoup sont occupés à envoyer des CV, on sait que le 8 juillet, on va tous dégager", ajoute une conseillère. "Le plan social du président", résume d'un rire un peu jaune, un député. Une preuve peut-être que chez les troupes d'Emmanuel Macron, beaucoup ne croit pas à la possibilité d'obtenir une majorité.
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